La professeure Aimée Craft travaille à renforcer la gouvernance autochtone de l’eau

Par Common Law

Communication, Faculté de droit

Faculté de droit – Section de common law
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Aimee Craft
Dans un monde où l’eau douce se raréfie et où les conflits portant sur les ressources menacent les populations, il est crucial de bien comprendre les obligations et les responsabilités liées aux terres et aux eaux. Or, les solutions à ces enjeux résident en bonne partie dans les lois autochtones, dont l’expression la plus forte et la plus durable se retrouve dans les arts.

En tant que gardiennes des eaux, les femmes sont au cœur même de inaakonigewin et giigendaasowin (respectivement les lois et les connaissances) portant sur les terres et les eaux. Elles occupent donc une position privilégiée pour enrichir l’art ainsi que les initiatives de défense juridique, de recherche et d’écriture entourant l’eau.

Justement, la professeure Aimée Craft vient de recevoir une subvention d’engagement partenarial du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) pour son projet intitulé « Women and Water: Anishinaabekwe Collaboration Across Water Jurisdictions » (« Les femmes et l’eau : une collaboration entre femmes anichinabées au-delà des territoires »). Ce projet vise avant tout à explorer, dans une perspective sexospécifique axée sur le territoire, les responsabilités sacrées des femmes envers nibi (l’eau), et à créer un lieu d’échange entre kwe (femmes) anichinabées sur giigensaasowin (les connaissances) et inaakonigewin (les lois) relatives à l’eau. La professeure Craft et son équipe ont établi un partenariat avec l’Indigenous Environmental Network (IEN) en vue d’inviter des femmes des communautés anichinabées du Canada (Traité no 3) et du nord des États-Unis (communautés ojibwées) à discuter des responsabilités envers l’eau à l’échelle individuelle, communautaire et nationale. Cette discussion favorisera la création d’un dialogue entre artistes, activistes et théoriciennes juridiques sur les lois et les principes anichinabés en matière d’eau, ainsi que sur leurs dynamiques et expressions contemporaines.

En 2023, l’équipe de recherche organisera un atelier, avec le soutien du comité de programme de la Fondation Oberholtzer, qui anime des ateliers à Mallard Island, en Ontario. Cette île située sur le lac à la Pluie, un plan d’eau régi conjointement par le Canada et les États-Unis. La situation unique de cette étendue d’eau, au centre du territoire anichinabé, en fait un lieu idéal pour favoriser des échanges entre des femmes autochtones des deux pays, sans égards aux frontières et sans craindre d’éventuelles répercussions. Le partenariat a pour but de renforcer le pouvoir d’action politique des nations autochtones au regard de leurs responsabilités individuelles, communautaires et collectives envers l’eau.

Des initiatives artistiques et des publications réalisées dans le cadre de ce projet émanera un savoir commun qui sera largement diffusé au sein des communautés autochtones et juridiques. Ces travaux seront également utiles à des fins de sensibilisation du public, et profiteront aux communautés autochtones, ainsi qu’aux différents paliers de gouvernement, aux industries et à d’autres parties prenantes, en plus de contribuer à l’avancement des connaissances en recherche, de même qu’à la réflexion et aux méthodologies de droit autochtone interdisciplinaires et engagées dans la communauté.

Les subventions d’engagement partenarial offrent un financement opportun à court terme aux activités de recherche menées en partenariat qui répondent aux besoins immédiats des organismes non universitaires, ce qui facilite l’échange de connaissances, d’expertises et de capacités uniques.

Toutes nos félicitations à la professeure Craft et à son équipe pour l’établissement de ce partenariat important.