Améliorer les résultats d’apprentissage grâce aux mégadonnées

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Professeur Andrew Sowinski en train d'enseigner
Et si prendre des décisions en fonction de l’analyse des données permettait d’améliorer les résultats d’apprentissage de l’ensemble de la communauté étudiante? C’est la question que se pose depuis un bon moment le professeur adjoint Andrew Sowinski, de la Faculté de génie.

Et si prendre des décisions en fonction de l’analyse des données permettait d’améliorer les résultats d’apprentissage de l’ensemble de la communauté étudiante? C’est la question que se pose depuis un bon moment le professeur adjoint Andrew Sowinski, de la Faculté de génie. Récemment nommé titulaire de la Chaire en enseignement universitaire, M. Sowinski entreprend un projet de recherche sur trois ans financé par la vice-provost aux affaires académiques de l’Université d’Ottawa et le Service d’appui à l’enseignement et à l’apprentissage.

Pédagogie et processus, une passion

Animé par la passion de l’enseignement, le professeur Andrew Sowinski explore depuis longtemps les processus pédagogiques et les formats de cours. Toutefois, c’est durant la pandémie de COVID-19 que son intérêt a atteint son comble, la transformation des conditions d’enseignement ayant ouvert une multitude de perspectives nouvelles quant aux diverses façons d’apprendre.

Nommé titulaire de la Chaire en enseignement universitaire pour 2022, le professeur Sowinski entend tirer parti de cette expérience et mettre à profit son intérêt pour la recherche en analyse de données et en intelligence artificielle.

« Les processus m’intéressent, explique-t-il. J’ai une formation en génie chimique, un domaine où les processus jouent un rôle important, et je m’intéresse aussi beaucoup aux données. » Il voit des liens très clairs entre les domaines axés sur les données et les processus pédagogiques. Ultimement, il souhaite que « les décisions en matière d’enseignement s’appuient davantage sur les données, pas seulement pour établir les interventions auprès de la communauté étudiante, mais aussi pour orienter la conception des cours et des programmes ».

Avec ses collègues de la Faculté de génie, le professeur Sowinski est un membre fondateur de l’École de conception et d’innovation pédagogique en génie (ECIP) qui réunit des experts dans les domaines de la formation en génie, de l’éthique en matière d’IA et de la transformation numérique. Auparavant, il a été responsable de l’expérience étudiante à la Faculté de génie, un rôle qui a également contribué à façonner sa mission d’enrichissement de l’apprentissage.

Analyse de l’apprentissage : utiliser les mégadonnées pour améliorer les résultats des étudiantes et étudiants

L’analyse de l’apprentissage est un domaine en plein essor de la recherche en éducation. Elle a pour objet de recueillir les données au sujet d’un environnement d’apprentissage tel que le Campus virtuel de l’Université d’Ottawa (BrightSpace) ou uOcampus, de les analyser et de les utiliser pour comprendre et améliorer les résultats de la communauté étudiante. « Il s’agit essentiellement de rassembler des données provenant de diverses sources à l’Université pour améliorer la qualité de l’expérience étudiante », de dire le professeur Sowinski.

Andrew Sowinski souhaite développer davantage le domaine en élaborant des outils et des interventions qui permettront de maximiser le potentiel de tous les membres de la communauté apprenante, y compris celles et ceux qui sont en difficulté ou qui sont en situation de réussite. Il avance également que cela permettra, en retour, de prendre encore plus de décisions en fonction des données sur le plan pédagogique, notamment en ce qui concerne la façon de concevoir les cours ou de les enseigner.

« D’une certaine manière, le génie est un environnement idéal pour lancer un tel projet », souligne-t-il, rappelant que le domaine est axé sur les processus et compte sur une riche expertise en matière de recherche sur les données et sur l’intelligence artificielle.

Un effort concerté

Comme pour toutes les chaires en enseignement universitaire, le projet est conçu pour stimuler la collaboration entre une foule d’unités scolaires. La chaire de 2022 travaillera en partenariat avec des collègues de l’École de conception et d’innovation pédagogique en génie, des étudiantes et étudiants des cycles supérieurs en génie, le Service d’appui à l’enseignement et à l’apprentissage, les services de TI, Recherche institutionnelle et planification ainsi que d’autres facultés.

Selon Sowinski, la première étape consistera à passer en revue et à rassembler toutes les sources de données à l’Université d’Ottawa, à explorer les pratiques exemplaires et à mettre sur pied le comité consultatif indépendant. Au cours de l’étape suivante, il prévoit mettre au point un agent conversationnel (chatbot), recueillir des données historiques et mettre à l’essai des stratégies d’intervention dans certains cours particuliers. Enfin, il se concentrera sur le parachèvement des procédures de collecte de données et du tableau de bord de l’agent conversationnel destiné à la population étudiante ainsi que sur l’intégration des stratégies dans un plus grand nombre de cours.

La protection de la vie privée est au cœur du projet, de souligner Sowinski. La population étudiante, qui jouera un rôle clé dans le comité consultatif, contribuera d’ailleurs à définir l’utilisation qui sera faite des données. « Il est très important que la population étudiante participe à ce projet dès le départ et se sente à l’aise avec la façon dont nous utilisons l’information. Après tout, ces données lui appartiennent. »

Les résultats de l’étude du professeur Sowinski alimenteront la communauté enseignante et apprenante de l’Université d’Ottawa, mettant de nouveaux outils à la disposition des membres aussi bien novices qu’expérimentés du corps professoral. Ultimement, tout le monde ne peut que profiter du fait que les outils d’apprentissage, la conception des cours et l’élaboration des programmes d’études découlent de décisions fondées sur les données.

À propos de la Chaire en enseignement universitaire

La Chaire en enseignement universitaire met en relief l’engagement de l’Université d’Ottawa envers l’excellence en enseignement. Elle offre un financement annuel de 20 000 $ pour trois ans aux membres du corps professoral afin de leur permettre de mener des recherches sur des pratiques d’enseignement et d’apprentissage innovatrices qui bénéficieront à l’ensemble de la communauté universitaire. Les titulaires actuels incluent Simon Beaudry (chaire de 2021), dont le projet explore les façons de répondre aux besoins psychologiques de la communauté étudiante dans des contextes d’apprentissage défavorables, et Karine Vanthuyne (chaire de 2020), dont le projet porte sur la décolonisation et l’autochtonisation des programmes d’études.