Apprendre à désapprendre le colonialisme

Par Christine L. Cusack

Communications, Faculté d'éducation | Faculty of Education, uOttawa

Faculté d'éducation
Éducation
Réconciliation
Autochtone
Communauté diplômée
Société
Coucher de soleil sur la rivière Ottawa
La rivière Kichi Zibi (Ottawa)
Il est essentiel aujourd'hui d'aborder les conséquences continues de la colonisation et les objectifs de la réconciliation dans les salles de classe. Néanmoins, une grande partie du corps enseignant manque de préparation pour mener ces conversations délicates. Récemment diplômée de la Faculté d'éducation, Lisa Howell (Ph.D. 2022) estime que c’est auprès des peuples des Premières Nations, inuits et métis que cet apprentissage doit commencer.

L’Association Canadienne pour la Formation des Enseignants (ACFE) travaille dans le même sens. Elle a décerné à Lisa Howell un Prix de reconnaissance pour les thèses et mémoires sur la formation des enseignants pour sa thèse de doctorat intitulée After About: Unlearning Colonialism, Ethical Relationality, and the Possibilities for Pedagogical Praxis, réalisée avec le soutien du Conseil de Recherches en Sciences Humaines (CRSH). 

« C’est un honneur pour moi d’avoir reçu ce prix de l’ACFE, déclare la lauréate. Mes travaux portent sur le maintien de la logique colonialiste dans les programmes scolaires, les discours politiques, la mémoire collective et la culture canadienne. C’est une question d’une importance capitale, car la communauté d’enseignement ne se sent pas outillée pour traiter en profondeur de sujets comme les traités, les territoires et l’oppression des peuples autochtones par l’État canadien. » 

Howell s’est elle-même rendu compte très tôt dans sa carrière en enseignement qu’elle manquait de connaissances sur l’histoire des Autochtones du Canada et les relations avec ces peuples. En se penchant sur ces questions avec ses étudiantes et étudiants autochtones et non autochtones, elle a découvert un tout autre point de vue que celui qu'on lui a enseigné. C’est ce qui a réveillé chez elle une passion pour la recherche et l’action militante.  

Howell s’est vue primée à plusieurs reprises pour son travail d’enseignement, de recherche et de défense de la cause autochtone, notamment par le prix d’Indspire Guiding the Journey: Partner in Indigenous Education, le Prix d’histoire du Gouverneur général pour l’excellence en enseignement et le prix R.W.B. Jackson pour le meilleur article en anglais pour son article co-écrit avec son directeur de thèse, paru dans la Revue canadienne de l’éducation.  

Le changement sociétal par l'éducation

Le pouvoir transformateur de l’éducation tisse la trame de ses travaux. Cela dit, elle affirme qu’il ne suffit pas d’apprendre au sujet des Autochtones.  

« J’ai constaté au fil de ma recherche que l’apprentissage auprès des communautés des Premières Nations, inuites et métisses revêt une importance cruciale dans la formation en enseignement et la formation professionnelle, soutient Howell. Telle qu’elle est généralement prodiguée à l’heure actuelle, cette formation ne va pas dans le sens des appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation. » 

Pour cette professeure à temps partiel en Teacher Education à l’Université d’Ottawa, la réponse à ces appels va bien au-delà de la création de programmes et de ressources pédagogiques pour les écoles à travers le Canada.

Faites connaissance avec Lisa Howell et découvrez ses contributions à l’enseignement public et les ressources en accès libre pour les personnes candidates au baccalauréat en éducation et celles qui occupent un poste en enseignement.  

Lisa Howell
175 ans

« J'espère que l'Université renforcera son engagement à travailler avec les universitaires, la population étudiante, les communautés et les alliés autochtones afin de mettre en œuvre des changements... »

Lisa Howell

— (Ph.D. 2022)

Pourquoi uOttawa ?

Lors de notre conversation avec Howell, nous lui avons demandé de réfléchir à ce que représente ce 175e anniversaire de l'Université, aux raisons pour lesquelles elle a choisi d'y étudier et à la manière dont elle voit l'Université à la prochaine étape de son histoire.

« Lorsque j'ai commencé mes études à l'uOttawa il y a 25 ans, je venais de me marier, j'avais un enfant en bas âge et je vivais dans le quartier de la côte-de-sable. L'uOttawa était à cinq minutes de marche, ce qui m'a permis de trouver un équilibre entre mes études et ma famille » , explique Howell. « Je suis restée à l'Université d'Ottawa en raison des relations que j'ai établies avec des étudiantes et étudiants, des universitaires, des chercheurs et des collègues généreux et brillants avec lesquels j'apprends continuellement. »

Howell ajoute : « Au cours des 25 prochaines années, j'espère que l'Université renforcera son engagement à travailler avec les universitaires, la population étudiante, les communautés et les alliés autochtones afin de mettre en œuvre des changements structurels visant à perturber l'autochtonisation performative. L'autochtonisation substantielle, relationnelle et durable exige un changement structurel permanent dans les facultés et l'administration, qui soit à la fois rigoureux et respectueux de l'éthique. »

Note sur l'image : Howell a choisi la photo principale de la rivière Kichi Zibi (Ottawa) pour son importance en tant qu'endroit où, dit-elle, « j'ai beaucoup appris aux côtés de personnes Anishinaabe ».

Affirmation autochtone

Nous rendons hommage au peuple algonquin, gardien traditionnel de cette terre. Nous reconnaissons le lien sacré de longue date l’unissant à ce territoire, qui demeure non cédé. 

Nous rendons également hommage à toutes les personnes autochtones qui habitent Ottawa, qu’elles soient de la région ou d’ailleurs au Canada. 

Nous reconnaissons les gardiennes et gardiens des savoirs traditionnels de tous âges. Nous honorons aussi leurs dirigeantes et dirigeants d’hier, d’aujourd’hui et de demain, au courage indéniable. 

À propos de l’affirmation autochtone.