Catherine Cano atteint les hautes sphères de l’OIF

Gazette
Catherine Cano
La diplômée Catherine Cano a amorcé en avril 2019 son mandat à titre d’administratrice de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). « Je me sens prête, parfaitement à l’aise et solide pour ce rôle, dit-elle. Je réalise soudainement que mes années d’expérience m’ont permis d’accumuler énormément de connaissances et de perspective. »

Par Johanne Adam

La diplômée Catherine Cano (B.Sc.Soc. 1984) a amorcé en avril 2019 son mandat à titre d’administratrice de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Ce regroupement de 88 États et gouvernements représente quelque 300 millions de francophones dans le monde, ce qui en fait la deuxième institution en importance après l’Organisation des Nations unies (ONU).

Bras droit de la secrétaire générale de l’OIF — la Rwandaise Louise Mushikiwabo —, Catherine Cano a pour mandat d'assurer la bonne gestion des affaires administratives et financières de l'organisation. « J’ai un énorme défi de réforme et de modernisation devant moi », précise la nouvelle administratrice.

« Je me sens prête, parfaitement à l’aise et solide pour ce rôle. Je réalise soudainement que mes années d’expérience m’ont permis d’accumuler énormément de connaissances et de perspective. »

Pour Catherine Cano, la mission de l’OIF est plus essentielle que jamais :

« La francophonie dans le monde est bien vivante, mais menacée. De plus en plus de gens vont naître francophones, surtout en Afrique, mais ce n’est pas nécessairement la langue qu’ils parleront au quotidien. Il faut être vigilants pour s’assurer que la langue et les cultures françaises survivent et prennent de l’ampleur. L’idée, c’est de consolider l’éducation et la formation, également de favoriser la création d’emplois francophones. »

L’Université d’Ottawa pour mieux appréhender le monde

Née d’un père français et d’une mère québécoise, eux-mêmes issus de parents espagnols et écossais, Catherine Cano a grandi dans un esprit multiculturel qu’elle avait envie d’approfondir. C’est à l’Université d’Ottawa qu’elle y est parvenue, au moyen d’un baccalauréat en politique internationale et en communication.

« J’ai toujours voulu en savoir davantage sur la diversité des cultures et le fonctionnement des sociétés étrangères, dit-elle. L’Université d’Ottawa est un endroit fréquenté par beaucoup d’étudiants issus de divers pays. Par conséquent, je me suis liée d’amitié assez rapidement avec un groupe d’immigrants avec qui j’ai beaucoup échangé sur nos façons de faire et nos réactions par rapport à certains enjeux. »

Mme Cano, qui agissait comme PDG de la Chaîne d’affaires publiques par câble (CPAC) avant cette nomination, a reçu le Prix Meritas-Tabaret pour diplômée exemplaire de l’Université d’Ottawa en 2018.

Journaliste de formation, elle a fait une brillante carrière dans les hautes sphères de la radiotélévision au Canada, aux États-Unis et ailleurs dans le monde, y compris une petite année au Qatar, le temps de restructurer le réseau anglais d’Al Jazeera.

« J’ai beaucoup voyagé. Comme réalisatrice pour Radio-Canada, j’ai eu la chance de suivre le premier ministre dans ses déplacements. J’ai donc fait deux fois le tour du monde et j’ai eu la chance de couvrir les sommets du G7, de la Francophonie, du Commonwealth et de l’APEC également. »

Catherine Cano a réalisé des projets emballants, comme le magnifique outil d’éducation à la démocratie Route 338 de la chaîne CPAC, et l’adaptation canadienne de la Boussole électorale, un outil qui informe la population sur les partis politiques et leurs programmes. Elle a aussi créé Perspective, la seule émission internationale télévisée au Canada.

Ces projets lui ont permis de mettre à profit la créativité et l’esprit d’innovation qui lui ont valu une pluie d’honneurs tout au long de sa carrière.

Prix et distinctions

Ses qualités de défricheuse et de bâtisseuse ont été soulignées par de nombreuses distinctions, dont deux prix Gémeaux, la prestigieuse bourse Michener-Deacon et le prix Innovatrice de l’année de Femmes en communications et technologie (FCT).

Elle a aussi été nommée deux fois au palmarès annuel des 100 Canadiennes les plus influentes du Réseau des femmes exécutives (WXN).