Cinq astuces pour adopter pleinement le français comme langue seconde

Gazette
Manon Denis LeBlanc
« S’il y a une chose que j’ai bien comprise dans les dernières années, c’est que la survie de la francophonie canadienne passe par la francophilie. Et mon travail est de faire rayonner cette francophonie »
 — Manon Denis-LeBlanc, vice-doyenne des Affaires francophones de la Faculté de médecine.

Dre Manon Denis-LeBlanc a toujours valorisé la francophonie et la francophilie dans toutes les sphères de sa vie. « S’il y a une chose que j’ai bien comprise dans les dernières années, c’est que la survie de la francophonie canadienne passe par la francophilie. Et mon travail est de faire rayonner cette francophonie », fait valoir la vice-doyenne des Affaires francophones de la Faculté de médecine.

Chaque année, elle encourage ardemment les étudiants en médecine à pratiquer le plus possible la langue de Molière. « Plusieurs d’entre vous avez choisi d’étudier à Ottawa dans l’espoir de profiter pleinement de la capitale nationale du Canada et de son bilinguisme, et je vous en félicite. Cependant, je dois vous mettre en garde contre une petite particularité de nos amis francophones : de tous les Canadiens, ils semblent être les plus polis. C’est qu’ils ont la mauvaise habitude de passer à l’anglais dès qu’ils entendent un accent ou un rythme plus lent.

Je vous invite à résister. Ne les laissez pas vous empêcher de pratiquer!

« Insistez pour continuer la conversation en français ! Pour ma part, je promets de continuer à travailler sur leur vilaine habitude ! », dit-elle en souriant.

Apprendre le français est une volonté de tous les jours.

Dre Denis-Leblanc suggère de s’y exercer dès qu’une occasion se présente, que ce soit dans un restaurant, dans le cadre de rencontres avec les collègues ou par le choix d’un atelier de formation continue en français lors d’un congrès. Elle souligne que la pratique du français est loin de se limiter à la répétition de phrases apprises par cœur lors d’une leçon en classe. « La seule raison pour laquelle nous, les francophones, assimilons si facilement l’anglais est que nous sommes obligés de l’utiliser constamment ! »

Ainsi, elle conseille aux francophiles de ne pas hésiter un seul instant et de se lancer, peu importe la situation! Et peu importe les petites erreurs de grammaire ou de choix de mots, l’important est de pratiquer.  

Une différente façon de cultiver l’usage de la langue passe par la lecture ludique de textes ou l’écoute d’émission de radio ou de télévision en français.

Manon Denis-LeBlanc suggère souvent l’excellente télésérie Toi & moi, dont l’intrigue a la particularité de se dérouler dans la région d’Ottawa, et on y aborde, avec une touche d’humour, les différences culturelles liées à la langue. Celle qui a appris à parler anglais dans son enfance, en se répétant à voix haute des passages de romans, croit que cette méthode conduit à des résultats surprenants !

Ne pas se laisser intimider par les perceptions que nous avons de notre accent.

« Tout le monde a un accent », avance-t-elle. « Voilà pourquoi il ne faut pas s’arrêter à ce détail et oser ! »

Le plus important est d’être fiers !

Fiers d’apprendre le français. Fiers d’être différent. Fiers de l’avantage que cela nous procure dans notre quotidien. Fiers de cet atout incommensurable de maîtriser les deux langues officielles, même si tout cela n’est pas parfait. Fiers de la différence que nous pouvons faire dans la journée d’un francophone en le saluant d’un « bonjour! ».

Manon Denis-LeBlanc croit fermement que ce petit geste peut changer le cours de l’histoire d’une relation.

« À l’image du leadership de notre Université, n’ayons pas peur d’afficher notre bilinguisme et soyons-en fiers! »