COVID-19 : des récits et des femmes

Gazette
Collage de visages de femmes.
Une nouvelle initiative archivistique de la Bibliothèque de l’Université d’Ottawa vise à enregistrer et à préserver les récits de femmes durant la pandémie de COVID‑19.

C’est dans une optique de conservation que quatre employées de la Bibliothèque de l’Université d’Ottawa ont décidé de recueillir les voix, les récits et les expériences vécues par des femmes pendant la pandémie de COVID‑19 au Canada.

Ces récits, qui racontent leurs succès, leurs luttes, leurs joies et leurs peines, seront versés à la collection d’archives des femmes et permettront aux chercheuses et chercheurs de mêmes qu’aux futures générations de comprendre le quotidien des femmes au Canada pendant la pandémie de COVID‑19.

« L’Histoire passe souvent sous silence le vécu des femmes : les témoignages directs concernant les répercussions des grands événements marquants sur leur vie sont d’autant plus rarissimes », explique la bibliothécaire de l’érudition ouverte et des initiatives numériques, Yoo Young Lee. 

Documenter les conséquences disproportionnées de la pandémie sur les femmes

C’est après avoir pris connaissance de faits anecdotiques illustrant les conséquences disproportionnées de la pandémie sur les femmes que la bibliothécaire a décidé de recueillir leurs récits et expériences. 

« Toujours présentes – souvent invisibles. Cette phrase utilisée par le Musée Vasa de Stockholm pour décrire le rôle des femmes sur ce bateau qui a coulé en 1628 m’a complètement renversée. Elle illustre parfaitement à quel point nos récits restent dans l’ombre malgré notre implication dans toutes les sphères de la société. En ce moment, nous lisons et entendons quotidiennement des histoires de femmes qui se battent pour concilier leurs responsabilités professionnelles et familiales, qui perdent davantage leurs emplois que les hommes, qui se retrouvent en première ligne pour affronter la pandémie, etc. Ces histoires comptent et il est important de les reconnaître, de les consigner et de leur donner la place qui leur revient si on souhaite mettre fin à cette invisibilité. »

Mme Lee, qui collabore étroitement avec l’équipe des archives des femmes – une véritable mine d’or pour ceux et celles qui étudient l’histoire des femmes au Canada – a eu la bonne idée mettre la chef des archives et collections spéciales, Marina Bokovay, au courant de son projet.

« Lorsque Yoo Young m’a parlé de son idée, j’ai tout de suite su que nous devions faire quelque chose, affirme Mme Bokovay, d’une part parce qu’il est particulièrement important d’immortaliser la voix et les témoignages des femmes en ces temps inédits, et d’autre part parce que nous possédons l’expertise nécessaire pour bien préserver ces contenus numériques et les rendre accessibles au plus grand nombre. »

Un projet ouvert à toutes les femmes

C’est aussi grâce aux compétences technologiques de la spécialiste de soutien en sciences humaines numériques Roxanne Lafleur et de l’archiviste numérique Satya Miller, qui se sont jointes à l’équipe, que le projet COVID-19 : elle, ses histoires a pu voir le jour.

La joie de passer plus de temps en famille; les défis et l’isolement inhérents au travail ou aux études à distance; les frustrations qui accompagnent la difficile conciliation travail-famille… Tout le monde est affecté par cette pandémie d’une manière ou d’une autre. Or, cette initiative invite toutes les personnes au Canada qui s’identifient au genre féminin à témoigner de leur expérience unique en choisissant le format qui leur convient (texte écrit, photos, enregistrement audio ou vidéo, etc.).

« Plus les témoignages seront nombreux, plus notre projet sera significatif », plaide Marina Bokovay.

Pour soumettre votre récit, visitez le site COVID-19 : elle, ses histoires.