Déclaration de M. Jacques Frémont, recteur de l’Université d’Ottawa, relativement à la découverte des dépouilles d’enfants à l’ancien pensionnat autochtone de Kamloops

Gazette
Gros plan d'une paire de chaussures de bébé posée sur la sculpture autochtone sur la pelouse de Tabaret.
Au nom de l’Université d’Ottawa, le recteur et vice-chancelier tient à reconnaître la profonde tristesse causée par ces événements et à offrir ses plus sincères condoléances avant tout aux membres des peuples autochtones parmi notre population étudiante, notre corps professoral, notre personnel et nos diplômées et diplômés.
La sculpture autochtone sur la pelouse du pavillon Tabaret entourée de plusieurs paires de chaussures.
Plusieurs paires de chaussures placées autour de la sculpture autochtone sur la pelouse du pavillon Tabaret.

Ces derniers jours, l’affreuse découverte des restes de 215 enfants autochtones sur le site de l’ancien pensionnat de Kamloops dans la Première Nation Tk’emlúps te Secwépemc a secoué non seulement les membres des communautés des Premières Nations, des Métis et des Inuits, mais toute la population canadienne.

Au nom de l’Université d’Ottawa, je tiens à reconnaître la profonde tristesse causée par ces événements et à offrir mes plus sincères condoléances avant tout aux membres des peuples autochtones parmi notre population étudiante, notre corps professoral, notre personnel et nos diplômées et diplômés.
 


La mort de tant d’enfants innocents dans des circonstances si abominables soulève une vague d’indignation indescriptible. Pourtant, les personnes survivantes des pensionnats autochtones et leur descendance ne connaissent que trop bien ces traumatismes inscrits au cœur même de leur héritage, et dont la douleur reste très vive.

Dans son rapport final de 2015, la Commission de vérité et réconciliation estimait que 150 000 enfants autochtones avaient été arrachés à leur famille et contraints de fréquenter des pensionnats, où les sévices étaient monnaie courante. L’enlèvement de ces enfants constitue une agression qui a marqué et marque encore profondément les familles, les communautés et les traditions autochtones. Le fait que des milliers de ces enfants soient décédés et aient été enterrés de façon complètement anonyme est une véritable tragédie pour les familles, dont certaines n’ont tout simplement pas été informées, ou ont appris beaucoup plus tard, que leurs enfants étaient morts et ne rentreraient jamais à la maison. Aussi accablante que soit cette récente découverte, elle ne représente sans doute pas un cas isolé.


Il est temps pour l’ensemble des Canadiennes et Canadiens de réfléchir à ce sombre pan de leur histoire, en toute compassion et humilité. Ce n’est qu’en posant collectivement un regard lucide et éclairé sur notre passé que nous parviendrons à la justice et à la réconciliation pour les peuples autochtones du Canada et que nous trouverons, ensemble, une façon d’aller de l’avant.

Je suis conscient de l’histoire religieuse de notre établissement et de la nécessité pour nous de faire face aux erreurs du passé. Ce moment viendra. Mais pour l’heure, j’offre, au nom de la grande famille de l’Université d’Ottawa, mes plus sincères condoléances à la Première Nation Tk’emlúps te Secwépemc et à toutes les autres communautés dont les enfants sont passés par le pensionnat autochtone de Kamloops pour la perte incommensurable qui les afflige. Nous sommes solidaires de celles et ceux qui réclament la justice et la réconciliation pour les peuples autochtones du Canada.
 

Le recteur et vice-chancelier,
Jacques Frémont