Démocratiser le savoir : une décennie de libre accès à l'Université d'Ottawa

Gazette
Groupe d'étudiants travaillant sur un ordinateur portable dans un espace commun.
Il y a maintenant dix ans que l’Université d’Ottawa a adopté son programme de libre accès, devenant ainsi la première université de recherche au Canada à s’inscrire dans cette profonde transformation de la communication savante autour du globe.

Si l’accès à la documentation sur Internet peut sembler un acquis pour la plupart d’entre nous, il en a longtemps été autrement dans le domaine de la recherche universitaire. Le vent a commencé à tourner lorsque le mouvement du libre accès est né.

Il y a maintenant dix ans que l’Université d’Ottawa a adopté son programme de libre accès, devenant ainsi la première université de recherche au Canada à s’inscrire dans ce changement qui se dessinait depuis déjà quelques années. En contribuant à rendre les publications de recherche disponibles gratuitement en ligne, l’Université s’est rapidement positionnée comme chef de file dans une profonde transformation de la communication savante autour du globe.

La publication en libre accès représente aujourd’hui une pratique qui gagne en popularité chez les universitaires. De plus en plus d’universités à l’échelle internationale emboîtent le pas en adoptant des politiques institutionnelles qui vont dans ce sens.

« Le nombre d’articles scientifiques publiés en libre accès n’a cessé d’augmenter au cours des dernières années. On estime que 45 % des articles publiés en 2015 étaient en libre accès », confirme Stefanie Haustein, professeure adjointe à l’École des sciences de l’information dont la recherche porte sur la communication savante et la science ouverte.

Éliminer les contraintes d’accès à la recherche publiée dans les revues scientifiques comporte de nombreux avantages, tant pour la communauté des chercheurs que pour la société dans son ensemble. Une diffusion plus rapide des savoirs, un plus grand rayonnement de la recherche ainsi qu’un impact accru contribuent à enrichir continuellement les connaissances et génèrent des retombées importantes.

« À l’échelle mondiale, les chercheurs, les instituts de recherche et les organismes subventionnaires choisissent le libre accès comme moyen d’élargir l’accès aux connaissances avancées », souligne Talia Chung, bibliothécaire en chef et vice-provost (gestion des savoirs).

Il va sans dire que les publications en libre accès sont normalement citées plus souvent.

Encourager et soutenir la publication en libre accès

Dans un effort de sensibilisation, et pour renforcer son engagement à rendre la recherche accessible, la Bibliothèque de l’Université d’Ottawa a mis sur pied de nombreuses initiatives visant à encourager les membres du corps professoral à publier leurs recherches en libre accès. Elle a d’ailleurs adopté sa propre politique de libre accès et créé, en 2016, les Prix du savoir en libre accès pour reconnaître les membres du corps professoral et du personnel enseignant qui font preuve d’excellence en la matière.

Un soutien financier est également offert aux chercheurs, notamment dans le cadre d’ententes avec les éditeurs, d’un programme de remboursement partiel des frais de publication, d’investissements dans les infrastructures qui font la promotion du libre accès et de partenariats au sein de l’Université.

De plus, la Bibliothèque s’engage dès cette année à investir 2,5 % du budget des collections dans des initiatives d’érudition ouverte pour les cinq prochaines années afin de continuer à établir un écosystème de publication durable.

Le libre accès à l’Université d’Ottawa en chiffres

  • 28 000 documents dans le dépôt institutionnel Recherche uO
  • Plus de 15 revues en libre accès hébergées grâce à un logiciel ouvert
  • Près de 1 000 articles publiés grâce au programme de soutien financier
  • Plus de 80 titres publiés dans la collection en libre accès des Presses de l’Université d’Ottawa