La Francophonie, un modèle d’engagement et de solidarité

Gazette
Portrait de Sanni Yaya, vice-recteur international et Francophonie
Le 20 mars, nous célébrons la Journée internationale de la Francophonie. Pour Sanni Yaya, Vice-recteur, International et Francophonie à l’Université d’Ottawa, c’est l’occasion de réaffirmer notre attachement profond à la langue française, à sa culture diversifiée et à cette francosphère riche de contrastes et de destins croisés. 
Photo du campus devant le Pavillon des sciences sociales

Le 20 mars, nous célébrons la Journée internationale de la Francophonie. C’est l’occasion de réaffirmer notre attachement profond à la langue française, à sa culture diversifiée et à cette francosphère riche de contrastes et de destins croisés. 

Un message de Sanni Yaya, Vice-recteur, International et Francophonie à l’Université d’Ottawa


Cette année, les célébrations du mois de la Francophonie se veulent un hommage au rayonnement de la langue française, qui compte près de 300 millions de locuteurs francophones de par le monde dont 235 millions de locuteurs quotidiens, et environ 10,9 millions de locuteurs francophones au Canada. C’est aussi un hommage aux peuples francophones et francophiles du monde, tous unis par cette langue.

Connue et reconnue à la fois pour sa richesse et son souci de la nuance et de la précision, la langue française a toujours inspiré artistes, dramaturges, poètes, essayistes, romanciers et scientifiques. La Francophonie, c’est aussi celle de Mariama Bâ, Maryse Condé, George Sand, Marie Curie, Frantz Fanon, Amin Maalouf et des millions d’autres, répartis dans 106 pays et territoires. Elle incarne aujourd’hui la tribune par excellence qui nous permet de dialoguer, partager, expérimenter, résister, rêver. 

Depuis plus de 50 ans, la Francophonie n’a cessé de croître et de se renouveler, comme un extraordinaire laboratoire de co-construction et un terreau fertile de nouvelles identités. Elle a contribué à façonner peu à peu un nouveau regard sur le monde et à bâtir un espace de solidarité, dont le tout (qui reste à définir) est plus que la somme de ses parties. 

À l’image de l’année 2020, nous voilà encore mobilisés par la crise sanitaire. Mais celle-ci ne doit pas nous faire perdre de vue la responsabilité qui est la nôtre de nous atteler aux autres urgences que constituent l’insécurité linguistique à laquelle sont confrontés des francophones au quotidien, l’uniformisation des cultures et des identités, la nécessité d’ouvrir de nouveaux horizons à nos jeunes francophones en quête de sens et d’opportunités, sans oublier l’exigence d’une solidarité internationale et intergénérationnelle.

La Francophonie, au cœur de la mission de l’Université d’Ottawa 

L’Université d’Ottawa se doit d’exercer une « magistrature d’influence » au sein de la Francophonie et de porter une vision de cette Francophonie, qui est une construction de tous les instants. Elle se veut un rempart institutionnel stable et pérenne de la Francophonie ontarienne, canadienne et internationale. 

En tant que Vice-recteur, International et Francophonie, je souhaite contribuer à l’émergence d’une nouvelle francophonie singulière et décomplexée, si nécessaire au bien-être et au développement des communautés francophones d’ici et d’ailleurs. Cela signifie, en termes clairs, que l’Université d’Ottawa de demain sera plus francophone et plus francophile. Cela signifie en outre que notre excellence en enseignement et en recherche passera par un accroissement des ressources et de la place accordées à la promotion du fait français au sein de notre écosystème. Je suis convaincu que c’est grâce à notre capacité à conjuguer notre identité francophone que nous parviendrons à faire de la langue française une langue utile, pour penser le monde autrement, consolider des liens, structurer de nouvelles solidarités et par-dessus tout, développer de nouveaux savoirs.

Sur la scène ontarienne, nous réaffirmons, chaque fois un peu plus, la nécessité d’alliances au sein de notre grande famille. Nous avons entrepris un rapprochement stratégique avec plusieurs partenaires du monde de l’enseignement post-secondaire francophone en Ontario, de façon à mutualiser davantage nos ressources. Nous travaillons, par exemple, avec le Collège universitaire dominicain, l’Université de Hearst, l’Université Laurentienne, l’Université St-Paul, l’Université de Sudbury, l’Université York et l’Université de l’Ontario français, à la mise en place d’un Consortium interuniversitaire pour l’enseignement et l’apprentissage en ligne en français. Si ce projet ne règle pas complètement la question de l’accès à l’enseignement postsecondaire en français, il a le mérite de plonger les institutions d’enseignement francophones et bilingues dans une nouvelle ère de co-développement et de promotion d’espaces d’échange et de partage plus équilibrés.

Une Francophonie porteuse d’avenir

Au-delà du cortège de belles intentions sur l’espace francophone, nous avons l’obligation morale de ne pas réduire la Francophonie à une simple célébration de relations entre communautés ayant en commun la langue française. Car dans mon esprit, la langue française doit toujours être vue comme un moyen et jamais comme une fin en soi. La Francophonie, c’est aussi une possibilité d’accompagner les aspirations légitimes des peuples et une opportunité d’ouverture au monde pour créer et mettre en œuvre des projets innovants, avec des partenaires passionnés, proches ou lointains de cette francosphère qui, comme nous, souhaitent investir dans la transmission en français de savoirs venus de tous les continents. Il s’agit donc pour l’Université d’Ottawa d’incarner ce lieu de rencontres et d’échanges d’idées, en s’actualisant et se renouvelant sans cesse grâce à sa diversité, au gré des migrations transatlantiques qui structurent en profondeur l’espace francophone. Nos centres et instituts de recherche ainsi que nos programmes de formation jouent déjà ce rôle. Le Collège des chaires de recherche sur le monde francophone illustre notre engagement à soutenir et faire rayonner la recherche en santé, en droit, en sociologie, en médecine, en éducation, etc., pour les francophones d’ici et d’ailleurs. 

Les projets et les créations que nous porterons dans les mois à venir sur le plan institutionnel reflèteront la vitalité et l’inestimable richesse de notre grande communauté. L’Université d’Ottawa sera davantage attentive aux besoins, et aux préoccupations des francophones afin de se révéler une véritable voie d’espérance. Notre ambition est également de participer assidûment aux divers forums internationaux de la Francophonie et de faire en sorte que cet espace francophone soit véritablement un immense chantier d’opportunités pour l’avenir. La mobilisation de l’expertise de l’Université d’Ottawa dans le cadre de projets sectoriels, la mobilité nationale et internationale des étudiants et des chercheurs et une participation accrue à une offre de formation renouvelée en français (la mise en place d’un programme de doctorat de premier cycle en pharmacie, le premier offert en français au Canada hors Québec en est un bel exemple), aux côtés de nos partenaires, permettraient de donner un nouvel élan à cette volonté de coopération scientifique, économique et culturelle, pleine des promesses dont se réclame la Francophonie. 

Je vous invite à vous joindre à moi pour célébrer la Journée internationale de la Francophonie et vous remercie de votre contribution à l’essor et au rayonnement de l’édifice francophone.