Une initiative sociale innovante en arts et en sciences sociales

Gazette
Plusieurs étudiants discutent dans une salle de cours
L’Université offrira bientôt aux étudiants un programme axé sur l’entrepreneuriat et conçu pour nourrir leur passion d’aider.

 
Un groupe d’étudiants, dont certains tiennent un certificat à la main

Par Linda Scales

Dès l’automne, les étudiants en arts et en sciences sociales de l’Université d’Ottawa pourront s’inscrire à un nouveau programme concret, bâti pour stimuler la pensée entrepreneuriale et leur passion d’aider les autres. Déjà, l’Université a à cœur d’encourager les étudiants à entreprendre (il suffit de penser à Enactus uOttawa), mais le nouveau programme Tremplin pour l’innovation en arts et en sciences sociales, relevant à la fois de la Faculté des arts et de la Faculté des sciences sociales, étendra bientôt la notion traditionnelle d’entrepreneuriat – associée exclusivement aux affaires et à la technologie – à un concept qui rapprochera arts, sciences humaines et sciences sociales.

« Grâce à cette initiative, un nombre accru d’étudiants seront exposés aux concepts de l’entrepreneuriat et découvriront les outils dont ils ont besoin pour développer leurs idées d’innovations sociales », explique Maurice Lévesque, doyen de la Faculté des sciences sociales.

Donner aux étudiants les moyens d’agir

La Faculté des arts et la Faculté des sciences sociales travaillent déjà, en théorie comme en pratique, à orienter la formation vers l’innovation.

Kristine Puzon, étudiante de l’École de développement international et mondialisation de la Faculté des sciences sociales, s’appuie notamment sur le modèle combinant entrepreneuriat et innovation sociale pour venir en aide à une initiative vidéographique baptisée Youth Active Media. Ce programme enseigne aux jeunes des communautés à risque de la région outaouaise à tourner des courts-métrages sur des questions qui influent sur leur vie. Les participants y gagnent une autonomie indéniable, mais aussi des compétences transférables en communication, rédaction de scénario et vidéographie, en plus d’avoir accès à des possibilités d’emplois rémunérés.

Stacey Olynick, coordonnatrice des programmes liés à l’environnement à Fusion Jeunesse, adhère elle aussi à la démarche entrepreneuriat-innovation sociale. Inscrite à la fois en Études de l’environnement et en géographie à la Faculté des arts, elle travaille avec des élèves du secondaire à l’aménagement de jardins et à la réalisation de divers autres projets écologiques. Ces projets-pilotes d’apprentissage novateurs créent des liens permanents entre le réseau scolaire et les communautés.

Enrichissement des programmes

L'initiative a vu le jour grâce à un don anonyme d’un million de dollars en cinq ans à la Faculté des arts et à la Faculté des sciences sociales.

Il se caractérise entre autres par des ajouts et des changements aux programmes d’études. Dès 2018-2019, six cours d’art et de sciences sociales (de première et de deuxième année) s’enrichiront de projets d’innovation sociale et d’entrepreneuriat. À la fin des cinq ans, 30 cours touchant quelque 3 000 étudiants comporteront un volet d’apprentissage par projet. Dans chaque cas, un partenaire de la communauté présentera ses difficultés particulières à des équipes d’étudiants, qui imagineront des solutions innovantes. 

Le financement permettra par ailleurs d’engager un entrepreneur-innovateur social en résidence, qui aura pour tâche d’aider les professeurs dans le cadre d’activités, comme un concours d’innovation sociale entre équipes d’étudiants, dans des classes restructurées à cette fin. Les étudiants seront encouragés à participer au Garage Démarrage et à d’autres activités d’entrepreneuriat déjà amorcées à l’Université.

La nature même de l’innovation va à l’encontre des barrières. Ce projet tremplin pour l’innovation en arts et en sciences sociales stimulera la créativité des étudiants dans ces domaines et, c’est à souhaiter, instillera chez certains la passion d’entreprendre et d’innover.

« Certains des créateurs et des entrepreneurs qui ont le plus de succès ont un diplôme en arts, rappelle Kevin Kee, doyen de la Faculté des arts. Ces personnes ont ce qu’il faut pour concrétiser leurs aspirations. »

En 2015, l’Université d’Ottawa a lancé la campagne Défier les conventions pour recueillir des fonds à l’appui des priorités de chaque faculté. Cette campagne majeure de financement aidera l’Université à recruter les meilleurs candidats et à les retenir, ainsi qu’à enrichir l’expérience étudiante. Les dons serviront également à financer des projets d’immobilisations innovateurs.