L’avis de nos experts sur la distanciation sociale

Gazette
COVID-19
Un étudiant avec son ordinateur portable assis seul sur les marches du pavillon Tabaret.
Trois experts de l’Université d’Ottawa expliquent pourquoi la distanciation sociale est si importante.

Vous avez peut-être vu le mème sur Internet : des allumettes disposées en rangée s’enflamment l’une après l’autre, jusqu’à ce qu’on en enlève une. Le feu ne peut donc pas atteindre le reste des allumettes.

Cette image illustre particulièrement bien la distanciation sociale, l’une des meilleures mesures de santé publique qu’on puisse prendre pour freiner la propagation rapide du coronavirus. Car même si vous vous sentez bien, vous pourriez porter le virus pendant 14 jours sans présenter de symptômes.

La distanciation sociale réduit le nombre de contacts dans une collectivité. Vous êtes peut-être une personne jeune et en santé qui possède un système immunitaire robuste, mais maintenant, tout est une question de chiffres et de pourcentages. Plus le virus se propagera, plus il y aura de gens ayant besoin de lits aux soins intensifs – dont le nombre est très limité.

Il s’agit en quelque sorte de faire tout en votre pouvoir pour protéger vos grands-parents, vos parents et les personnes qui ont déjà des problèmes de santé.

Mais pas besoin de nous croire sur parole. Nous avons demandé à quelques-uns de nos experts les plus respectés d’expliquer pourquoi la distanciation sociale est si importante.

Colleen Flood
Chaire de recherche en droit et politiques de la santé à l’Université d’Ottawa

« Comparativement à d’autres pays, nous n’avons pas beaucoup de médecins et d’infirmiers par habitant, et nous n’avons pas beaucoup de lits d’hôpital par habitant. Dans des circonstances normales, nous nous sentons déjà coincés à cause des temps d’attente. Alors quand il arrive quelque chose comme la COVID-19, c’est là que la situation se corse vraiment – et Dieu sait ce qui arriverait si une autre crise survenait au même moment. La question est donc de savoir si notre capacité de mobilisation est suffisante. Dans ce contexte, une planification proactive peut s’avérer bénéfique. »

Source : Ethics, the law and a public health emergency, CBC Radio - The Sunday Edition (en anglais)

Marc-André Langlois
Chaire de recherche du Canada sur la virologie moléculaire et l'immunité intrinsèque

« Dans un commerce où on peut toucher les mêmes aliments que les gens potentiellement infectés, ça devient problématique. La population doit s’autoresponsabiliser et changer ses habitudes afin de ne pas surcharger le système médical avec des cas de personnes infectées. Il y a une responsabilité pour chaque individu. On a le privilège d’avoir le temps de commencer à adopter ces mesures-là. On doit commencer à s’exercer à se laver les mains, à ne pas toucher son visage, et à laver ses vêtements plus régulièrement. »

Source : De nouvelles mesures préventives pour lutter contre le coronavirus à Gatineau, ICI Radio-Canada

Louise Lemyre
Professeure à l’École d’épidémiologie et de santé publique, Faculté de médecine

« Dans un cadre universitaire, l’un des défis est que de nombreuses personnes, en particulier les jeunes générations, ont tendance à penser qu’elles ne sont pas en danger et que certaines mesures ne s’appliquent pas à elles. Pour réduire et écourter le fardeau de la crise, il est nécessaire de mettre l’accent sur les avantages collectifs. Il faut donc bien expliquer la raison d’être de chaque mesure et aider à trouver les moyens de réaliser nos priorités. »

Lire : Deux chercheurs de l’Université éclairent la conseillère scientifique en chef du Canada sur la COVID-19