Un militaire pas comme les autres au jour du Souvenir

Gazette
Marc Crivicich est assis dans son hélicoptère
L’allocution de cette année sera livrée par un pilote de recherche et sauvetage de 35 ans, diplômé de l’Université d’Ottawa.
Crivicich and his team stand in front of helicopter
helicopter and bright pink sunset

Pour le diplômé Marc Crivicich, une journée de travail typique consiste à affronter une météo souvent périlleuse à 500 pieds dans les airs, parfois à l’aide de lunettes de vision nocturne. Le pilote de recherche et sauvetage des Forces armées canadiennes et son équipe sont le dernier espoir des gens qui se retrouvent en fâcheuse position dans des lieux inaccessibles.

Le lundi 11 novembre 2019, Marc Crivicich laissera son hélicoptère Griffon CH-146 jaune derrière lui à Trenton pour donner l’allocution principale de la cérémonie du jour du Souvenir à l’Université d’Ottawa.

Un pilote d’hélicoptère de 35 ans est un choix inusité pour ce genre d’événement qui donne généralement la parole à d’anciens combattants d’un certain âge, mais le recteur et vice-chancelier de l’Université d’Ottawa, Jacques Frémont, y voit une occasion de montrer un aspect différent de la vie militaire au Canada.

« Il est important de ne jamais oublier le passé, mais aussi de voir qui sont les militaires d’aujourd’hui, de savoir que des gens partent en mission tous les jours et de rendre hommage à nos jeunes vétérans et à tous nos militaires », explique le recteur.

Militaires de père en fils

Pour Marc Crivicich, l’armée est non seulement une vocation, mais aussi un trait de famille. Un de ses oncles était un commandant du NCSM Fredericton et a servi dans la Marine pendant 30 ans. Un autre était navigateur la Force aérienne. Son père était réserviste, et son grand-père a été fait prisonnier durant la Deuxième Guerre mondiale.

« Disons que j’ai grandi avec le sens du devoir, dit-il. Vu ma famille, ce choix semblait aller de soi. »

Marc Crivicich a commencé sa carrière militaire en 2006, comme officier des opérations maritimes de surface dans la Marine. Il a entendu l’appel des airs en 2013 et a passé les trois années suivantes à s’entraîner comme pilote à Moosejaw (Saskatchewan) et à Portage la Prairie (Manitoba).

L’omniprésence du risque

Actuellement premier officier, en voie de devenir capitaine, Marc Crivicich passe ses journées en entraînement ou en mission. Cette année, son équipe et lui ont participé à quatre grandes opérations liées à des accidents d’avion ou d’hélicoptère, ainsi qu’à de nombreuses autres missions de sauvetage.

Le jeune homme et son équipe couvrent un territoire qui va des Grands Lacs au cercle arctique, et de la Saskatchewan au Québec. Ils doivent donc être prêts à travailler – jour et nuit – dans un large éventail de conditions aériennes et terrestres, explique-t-il.

« Vu les circonstances où les gens ont généralement besoin de nous, nous ne volons pas toujours dans les meilleures conditions. Notre formation nous enseigne à aller au bout de nos limites pour les gens que nous secourons. Le credo des techniciens de recherche et sauvetage est “Pour que d’autres puissent vivre”, et c’est ce que nous voulons incarner. »

Un jour lourd de sens

Un récent reportage de la CBC présente le travail de recherche et sauvetage comme l’un des emplois les plus dangereux des Forces armées canadiennes, car le risque y est omniprésent. En mars 2017, un technicien en recherche et sauvetage (tech SAR), le caporal-chef Alfred Barr, est décédé dans un accident survenu lors d’un entraînement près de la ville de Yorkton, en Saskatchewan.

« Quand on perd l’un des nôtres, la perte est très lourde, surtout que les Forces armées canadiennes ne comptent que 140 tech SAR au total », explique Marc Crivicich.

« Les jours comme celui du 11 novembre comptent beaucoup pour nous. Il est important que ces sacrifices ne passent pas inaperçus et que les Canadiens et les Canadiennes comprennent la réalité qui va avec l’uniforme, que ce soit au pays ou à l’étranger. »

L’importance de ne jamais oublier

L’âge moyen des vétérans de la Deuxième Guerre mondiale est aujourd’hui de 93 ans. Bien que le nombre de vétérans de cette guerre s’amenuise, Anciens Combattants Canada estimait, au 31 mars 2018, le nombre total de vétérans au Canada à 649 300 personnes, dont 48 300 anciens combattants (service de guerre) et 601 000 vétérans des Forces armées.

« Je dirais qu’aujourd’hui plus que jamais, le jour du Souvenir est extrêmement important, conclut Marc Crivicich. Je crois que plus les grands conflits comme la Première et la Deuxième Guerre mondiale s’éloignent dans le temps, plus il est facile d’oublier les sacrifices faits par la population tout entière, surtout quand il s’agit du sacrifice ultime. »

 

Détails de l'évènement

Le lundi 11 novembre 2019 à 9 h 30
Rotonde du pavillon Tabaret
550, rue Cumberland, Ottawa (Ontario)

Tenue de ville ou de cérémonie avec décorations.

La cérémonie sera suivie d’une réception. RSVP d’ici.