Un médecin portant un stéthoscope sourit à un bébé qui lui rend son sourire.
Les étudiantes et étudiants sont plus enclins à exercer là où ils ont grandi. Les programmes de médecine devraient délibérément sélectionner un plus grand nombre de candidates et candidats de la région.

Par la Dre Melissa Forgie, doyenne intérimaire,  et la Dre Claire Kendall, doyenne associée à la responsabilité sociale, Faculté de médecine 

Cet article d’opinion a été publié dans l’Ottawa Citizen le 4 novembre 2025.

Trop de familles d’Ottawa n’ont pas de médecin de famille et, sans cet intermédiaire essentiel avec le système de santé, les défis du quotidien peuvent rapidement devenir beaucoup plus complexes.

Cette réalité est au cœur des discussions du Comité des finances et des services organisationnels de la Ville, qui a récemment étudié un plan d’action proposé par le maire Mark Sutcliffe afin d’augmenter de 270 le nombre de prestataires de soins primaires.

Stéphanie Plante, conseillère de Rideau-Vanier, a évoqué les obstacles à surmonter par les résidentes et résidents de son quartier qui, en plus de peiner à joindre les deux bouts et à concilier leurs responsabilités familiales, tentent tant bien que mal de s’y retrouver dans le système de santé.

Et le problème est largement répandu. Plusieurs secteurs d’Ottawa comptent en effet parmi les endroits où le pourcentage de la population sans prestataire de soins primaires est le plus élevé en Ontario et, dans l’ensemble de la région, on dénombre plus de 200 000 patientes et patients orphelins.

De toute évidence, il nous faut à tout prix attirer et retenir un plus grand nombre de médecins de famille. À ce chapitre, d’ailleurs, des études ont révélé que les étudiantes et étudiants sont plus enclins à exercer là où ils ont grandi. Soulignons ici que la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa voit sa « représentation locale » augmenter constamment depuis 2024. D’ici 2026, la proportion de nos nouvelles étudiantes et nouveaux étudiants en médecine qui auront terminé leurs études secondaires dans la région de la capitale nationale – ainsi que dans les commuanutés locales et autochtones avoisinantes – pourrait atteindre 70 %, tant dans le volet francophone qu’anglophone.

En sélectionnant délibérément un plus grand nombre d’étudiantes et étudiants d’ici, nous nous assurerons que les diplômées et diplômés en médecine comprennent mieux les nuances des réalités sociales et culturelles de leurs futurs patients et patientes.

Le nouveau volet régional de la Faculté profite également aux étudiantes et étudiants, qui peuvent rester proches de leur famille et de leur communauté pendant les années les plus exigeantes de leurs études. La pression financière peut également s’en trouver allégée, ce qui rend la formation en médecine plus accessible. Les personnes moins endettées au moment d’obtenir leur diplôme sont ensuite mieux placées pour choisir leur lieu d’exercice et leur domaine de prédilection, et les finissantes et finissants en médecine familiale n’échappent pas à la règle.

Cette nouvelle approche régionale s’appuie sur des données probantes et sur l’expérience acquise sur le terrain dans les communautés où nous sommes établis. Bien entendu, il ne s’agit pas de la seule mesure que nous prenons pour relever les défis d’envergure qui nous attendent, mais c’est un pas important vers l’amélioration de l’accès aux soins primaires dans notre région.