Sortir de la salle de classe et vivre de nouvelles expériences.

Faculté des sciences sociales
From the Field
Bénin

Par Christina Frederico

Administrative Management Agent, Centre for International Studies and Cooperation (CECI)

A picture of the world map written on the floor, in front on someone's back shoes
Un arbre au centre de l'image, près d'une maison.Deux personnes debout près de l'arbre
"Bien que ce stage m'ait donné l'occasion de mettre en œuvre mes compétences en dehors d'un bureau de la rue Sparks, je pense que j'apprends plus que ce que je pourrais jamais donner ici. Non seulement sur la dynamique professionnelle, mais aussi sur un mode de vie différent."

Christina Frederico, Études des conflits et droits de l'homme
Lieu de travail : Cotonou, Bénin
ONG canadienne : Centre d'étude et de coopération internationale (CECI)
ONG locale : Believe in Women Entrepreneurship (BeWE)


Quelques semaines se sont écoulées depuis le début de ce qui a véritablement été une expérience qui a changé ma vie, aussi cliché que cela puisse paraître. J'ai posé ma candidature au programme d'études sur les conflits et les droits de l'homme de l'Université d'Ottawa, en partie en raison des diverses possibilités d'apprentissage par l'expérience qu'il offre. Je savais que je ne me contenterais pas d'un apprentissage exclusivement en classe, même si cette expérience a également été incroyable. Grâce à la faculté des sciences sociales, j'ai eu la chance de participer à un cours de recherche sur le terrain, à un semestre à l'étranger et, maintenant, à un stage international au Bénin.

Je dois avouer que je connaissais très peu de choses sur le Bénin avant les processus de candidature et de pré-départ. Ma connaissance de la région se limitait à ses voisins les plus importants, à savoir le Ghana, le Nigeria et le Burkina Faso : Ghana, Nigeria et Burkina Faso. Quel joyau j'ai découvert !

Par l'entremise du CECI, je travaille comme agente administrative et financière pour BeWe, une organisation qui appuie les femmes entrepreneures au Bénin. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre de mes expériences quotidiennes, mais j'ai été constamment subjuguée par la gentillesse et la chaleur du peuple béninois, surtout au travail !
En tant qu'agent administratif, je travaille avec BeWE pour développer ses systèmes administratifs. Je passe donc beaucoup de temps devant mon ordinateur, mais mes journées sont ponctuées de conversations, de rires et de délicieux repas. Je suis encore en train de m'adapter à la différence entre la culture du travail ici et celle du Canada. Par exemple, je dois me rappeler de passer la tête par les différentes portes et de dire bonjour ou au revoir à tout le monde. Le fait de travailler dans l'administration à l'étranger m'a rendu plus flexible et plus ingénieux.
flexible et débrouillarde, car j'apprends de mes collègues et j'adapte mes connaissances académiques/professionnelles au milieu de travail béninois. Bien que ce stage m'ait donné l'occasion de mettre en œuvre mes compétences en dehors d'un bureau de la rue Sparks, je pense que j'apprends plus que ce que je pourrais jamais donner ici. Non seulement sur la dynamique professionnelle, mais aussi sur un mode de vie différent.

Il y a certainement un décalage entre les connaissances acquises en classe et celles issues de l'expérience. Je crois que c'est un fait largement accepté, mais qui n'est pas compris dans toute son ampleur. En préparant mon stage, j'ai fait de mon mieux pour m'informer sur l'histoire, la culture et les normes sociales du Bénin. À mon arrivée, je pouvais citer la représentation statistique des religions au sein de la population, l'âge médian et les plats populaires. Je pouvais même dire à n'importe qui quelles théories académiques s'appliquaient le mieux, selon moi, à l'histoire sociopolitique du Bénin. Cependant, placer ces connaissances dans le contexte de la vie quotidienne est une expérience totalement différente de celle acquise dans la bibliothèque de Morisset. Pendant mon trajet pour me rendre au travail, je passe devant des églises chrétiennes et catholiques, des mosquées et des lieux de culte vaudou. Je croise de nombreux enfants sur le chemin de l'école, tous vêtus de leur uniforme beige et discutant avec enthousiasme entre eux. Je croise aussi de nombreuses mémés (grand-mères) qui vendent des assiettes de nourriture à l'heure des repas, et les files de conducteurs de zémidjan (moto-taxi) qui attendent leurs portions.

Je deviens un partisan de plus en plus enthousiaste, voire inflexible, de l'apprentissage par l'expérience. Non seulement le travail et la vie quotidienne sont extrêmement enrichissants, mais mes excursions du soir et du week-end ont élargi la portée de ma compréhension du Bénin. Mes expériences m'ont permis d'établir des liens entre la théorie et la pratique qu'il m'aurait été impossible de faire autrement. Je pose des questions que je ne savais pas devoir poser grâce à ma nouvelle capacité à observer certains phénomènes, tels que la culture professionnelle, les moyens de transport, l'accessibilité aux soins de santé, les hiérarchies fondées sur la race, l'âge, le sexe, etc. J'ai hâte de voir ce que me réservent les semaines restantes de mon stage, et je me prépare déjà à avoir le cœur un peu brisé en prenant mon vol de départ.