Transformation 2030 : nous n’aurions jamais cru pouvoir progresser aussi vite

Gazette
Transformation 2030
Portrait de Jill Scott, provost et vice-rectrice aux affaires académiques
La pandémie de COVID-19 n’a pas tellement ralenti l’exécution du plan stratégique Transformation 2030 de l’Université d’Ottawa. Plutôt que simplement traverser la tempête, l’Université fonce à toute allure vers ses objectifs.

Cet hiver, l’Université d’Ottawa a publié Transformation 2030, sa vision audacieuse pour les dix prochaines années. Ce plan devait nous servir de de feuille de route pour naviguer dans un monde en évolution rapide. Nous étions loin de nous douter de la vitesse à laquelle le monde allait changer.

À la mi-mars, la pandémie est devenue notre réalité. Dès que nous avons compris les véritables dangers de la COVID-19, nous avons dû prendre un virage rapide. Les cours sont passés en ligne, le personnel a commencé à travailler à domicile, et nous devions trouver un moyen de maintenir le fonctionnement de notre campus et la sécurité de nos travailleurs de première ligne. Grâce au travail d’équipe et au dévouement de toute notre communauté, nous avons réussi à garder le cap malgré la tourmente.

En réalité, la pandémie n’a pas ralenti notre progrès vers l’exécution de Transformation 2030 : elle a plutôt contribué à l’accélérer. Six mois après le lancement du plan stratégique, nous nous sommes entretenus avec Jill Scott, provost et vice-rectrice aux affaires académiques, pour faire le point sur nos progrès et notre avenir.

Comment notre réponse à la pandémie nous a-t-elle rapprochés de nos objectifs de 2030?

En mars, nous avons dû transformer tous nos cours en ligne et à distance très rapidement, ce qui nous a beaucoup rapprochés de notre objectif de Transformation 2030, soit de devenir une université plus numérique.

À certains égards, c’était un exercice très technique; il fallait transformer le mode de prestation des cours, choisir une plateforme, trouver des moyens de communiquer avec les étudiants. Mais à d’autres égards, l’exercice nous a permis de raffiner nos compétences pédagogiques.

Il y a eu des ateliers, des séances de consultation et de collaboration avec le Service d’appui à l’enseignement et à l’apprentissage (SAEA), tout cela dans le but d’améliorer l’expérience d’apprentissage des étudiants et de développer les compétences et le savoir-faire de nos professeurs.

Pour moi, l’un des principes clés de la pédagogie est d’impliquer les étudiants. Lorsqu’on ne rencontre pas les étudiants en personne, on doit non seulement trouver comment faire passer le contenu, mais aussi comment aider les étudiants à démontrer leur connaissance de la matière ou évaluer leurs compétences. Il faut alors repenser complètement la participation. Je dirais donc que nous avons fait d’importants progrès dans ce domaine.

Personne ne s’attendait à une pandémie. Faut-il adapter Transformation 2030 aux circonstances actuelles?

Un plan comme celui-là devrait pouvoir résister dans toutes les circonstances. Fondamentalement, nos objectifs n’ont pas changé. Ils sont de très haut niveau.

La pandémie est assurément un obstacle sur notre parcours. Mais en ce qui concerne notre mission, notre but et notre vision en tant qu’établissement, la pandémie nous a forcés à porter notre attention sur ce qui compte, ce qui nous tient à cœur et ce que nous voulons pour nos étudiants.

Comment planifier un avenir aussi incertain?

Nous avons fondé notre travail sur deux principes en particulier, qui nous ont guidés tout au long du processus : la sécurité, et la continuité des activités universitaires, appliquées à l’enseignement, à la recherche ou au travail administratif.

Les deux autres principes auxquels nous devons continuer à réfléchir et que nous devons prendre au sérieux sont la flexibilité, c’est-à-dire l’adaptation aux circonstances, et la révision continuelle de notre travail. Autrement dit, nous ne nous contentons pas de planifier une fois; nous planifions et nous continuons à planifier, à ajuster et à réajuster, car l’avenir est imprévisible.

Nous devons donc prévoir plusieurs scénarios, différents types de projections pour tout – des conséquences sur notre budget à la probabilité d’offrir ou non les cours en personne à l’automne ou à l’hiver – de manière à pouvoir s’adapter et réintégrer plus d’étudiants sur le campus, dans les résidences, les cafétérias et les bibliothèques. La quantité de détails à régler est ahurissante!

Les directives de la Santé publique changent constamment, et nous nous adaptons à ces changements au fur et à mesure. L’important, c’est de toujours favoriser une vie universitaire enrichissante, tout en assurant la sécurité de tous.

Nous n’en sommes qu’au début de notre plan décennal, mais y a-t-il des réalisations de T2030 de ces derniers mois que vous aimeriez souligner?

Une des choses dont je suis assez fière, c’est notre ascension dans le classement des universités de recherche. Nous avons atteint un rang exceptionnel dans les deux classements du Times Higher Education ainsi que dans leur classement de facteurs d’impact, qui porte sur le développement durable. C’est de bon augure pour le pilier « durabilité » de T2030.

J’aimerais également souligner notre travail de revitalisation des programmes. Nous avons apporté un certain nombre de changements stimulants à nos programmes d’études, et la pandémie de COVID-19 a en fait accéléré les choses parce que nous avons dû transformer rapidement certains de nos programmes de maîtrise basés sur la recherche en programmes basés sur des cours.

Il nous a déjà fallu des mois, voire des années pour apporter des changements fondamentaux à nos programmes. Cette fois, nous l’avons fait en quelques semaines. C’est tout à fait remarquable!

Je tiens également à souligner le travail exceptionnel réalisé sur notre site web dans le cadre de notre transformation numérique et de nos objectifs d’améliorer notre réputation et nos communications externes.

Nous avons aussi fait des progrès remarquables très rapidement dans le domaine des infrastructures, notamment dans la préparation de nouveaux projets de construction. C’est assez étonnant, en fait, étant donné que nous sommes en pleine pandémie.

Nous avons tous un rôle à jouer dans la réalisation de ce plan stratégique. Avez-vous des conseils à donner aux membres de la communauté de l’Université d’Ottawa pour les aider à prendre part au changement?

Un plan aussi ambitieux, aussi audacieux que celui-ci s’implante dans le tissu organisationnel. Il fait partie de notre identité parce qu’on le côtoie pendant longtemps. La meilleure chose qui puisse arriver, c’est qu’il se fonde dans la structure.

J’ai remarqué que les mots utilisés pour décrire les piliers du plan commencent à passer dans notre vocabulaire. Des mots comme « agilité, interconnexion, influence et durabilité ».

C’est un plan de très haut niveau. Les possibilités de contribuer au-delà des actions présentées sont très nombreuses. Les membres de la communauté universitaire peuvent donc participer en transposant ce que ces mots ou piliers signifient pour eux et leur secteur, et en contribuant à l’interprétation du plan et de ses objectifs.

Ce plan doit vivre dans notre imagination; il doit nous motiver et nous obliger à rendre des comptes. Nous devons vouloir nous améliorer et nous renforcer, puis suivre nos progrès et être honnêtes avec nous-mêmes quant aux éléments à améliorer ou auxquels il faut consacrer plus de temps, d’attention, d’efforts et de ressources.

Il est aussi important de célébrer nos succès et de motiver les gens. Nous devons donc lui donner vie et l’animer constamment de nouvelles façons tout en respectant nos priorités stratégiques. T2030 est un plan stimulant, et nous sommes sur la bonne voie.