Collation des grades 2021 : des diplômes empreints de résilience

Collation des grades
Collage photos de Nicole Yokubynas, Kevin Domingue et Farhad Roodi
La persévérance et la résilience permettent à bon nombre d’étudiant.e.s de faire fi des obstacles pour mieux se dépasser et réaliser leurs rêves. Ces trois jeunes diplômés en savent quelque chose. Malgré des circonstances difficiles, leurs efforts sont couronnés de succès et ils affrontent maintenant l’avenir avec confiance.
Nicole Yokybynas
Farhad Roodi
Kevin Domingue

La collation des grades est un moment privilégié pour notre population étudiante. Elle célèbre dans l’émotion et l’effervescence l’aboutissement d’années d’études intensives. Rempli de moments mémorables d’apprentissage et d’épanouissement, le parcours universitaire suppose aussi des embûches, des sacrifices, et parfois même des échecs et du découragement.

Heureusement, la persévérance et la résilience permettent à bon nombre d’étudiantes et d’étudiants de surmonter les obstacles pour mieux se dépasser et réaliser leurs rêves.

Ces trois jeunes diplômé.e.s en savent quelque chose. Malgré des circonstances difficiles, leurs efforts sont couronnés de succès et ils affrontent maintenant l’avenir avec confiance.

 


 

Quand le deuil nourrit l’empathie et la compassion

Nicole Yokubynas
Études médicales de premier cycle


Je garde un souvenir très précis de deux jours vécus pendant mes études en médecine : celui où ma mère a reçu un diagnostic de cancer de l’œsophage et celui de son décès, qui est en plus survenu durant la première période de confinement.

À l’annonce du diagnostic, j’ai poursuivi mes stages cliniques. J’avais de dures décisions à prendre, je vivais de l’incertitude et je ressentais une grande peine. C’était épuisant, d’autant que je me trouvais à 500 kilomètres de ma ville natale de Victoria Harbour, en Ontario. Je comprends maintenant le combat de nombreuses familles, qui, prises dans le tourbillon du quotidien, doivent composer avec la maladie grave et accablante d’une ou d’un proche. Je me suis très vite donné une nouvelle perspective, apprenant à demander et à accepter de l’aide et aussi à tenir compte de mes besoins comme de ceux de mes patientes et patients.
 

À l’automne 2019, j’ai interrompu mes études pour venir au chevet de ma mère, qui vivait ses derniers moments. J’ai voulu lui donner chaque jour ce qui était cher à son cœur : passer des moments en famille, jouer aux cartes et faire des mots croisés. Elle me manque, mais je serai à jamais reconnaissante du temps que j’ai eu avec elle.
 

C’est peut-être cliché d’affirmer que cette expérience fera de moi un meilleur médecin, mais, oui, j’en retire une approche clinique améliorée et une plus grande empathie.

L’école et la vie m’ont formée comme médecin. J’ai repris ma dernière année d’études au sein d’une nouvelle cohorte et dans un contexte de pandémie mondiale. Je n’aurais jamais imaginé finir ma formation en médecine de la sorte.

Pour moi, l’obtention de mon diplôme veut dire bien plus que la sanction de mes études en médecine. Elle illustre la persévérance malgré l’épreuve, en médecine certes, mais aussi dans la vie.

Ce diplôme, je le dédie à ma maman, qui a été au cœur de mes succès tout au long de mon parcours en médecine. Elle était là pour mes premiers pas, et chaque jour, je souhaiterais qu’elle assiste à mes suivants. Elle et son souvenir m’accompagnent dans chacune de mes consultations. Elle m’inspirera toujours à être la meilleure clinicienne possible.

 


 

Des amitiés précieuses dans un tout nouveau monde

Farhad Roodi 
M.A. en études du bilinguisme

 

Farhad Roodi est un étudiant international originaire d’Iran. Il vivait à Istanbul depuis deux ans avec sa femme quand, en 2019, il a appris l’existence d’un poste de chercheur en études du bilinguisme à l’Université d’Ottawa. Il a postulé, a décroché le poste, a obtenu son visa et est arrivé sur le campus tout juste pour le début du trimestre d’automne cette année-là.

Pour la première fois, il allait traverser l’Atlantique et, surtout, vivre sur un autre continent. Il est arrivé ici seul, sans famille ni ami, et sa femme n’a pu le rejoindre à Ottawa que cinq mois plus tard.
 

« Il n’est généralement pas facile pour les Iraniens d’obtenir un visa, même si c’est un visa d’étudiant. Dans mon cas, l’aide financière offerte par l’Université d’Ottawa a été particulièrement utile », souligne-t-il.
 

À l’Université d’Ottawa, Farhad a travaillé comme assistant de recherche en enseignement du français et de l’anglais, et comme assistant d’enseignement au programme intensif d’anglais de l’Institut des langues officielles et du bilinguisme (ILOB).

Il est reconnaissant du grand soutien que lui ont donné des membres du corps professoral et du personnel, en particulier Nikolay Slavkov, professeur agrégé à l’ILOB.

« Il est venu me chercher à l’aéroport et m’a tout de suite pris sous son aile. Je le remercie avant tout de m’avoir fait confiance et accueilli, moi, un total étranger. »

Farhad, qui obtiendra son diplôme à la collation des grades du printemps 2021, s’apprête à entamer des études doctorales en apprentissage des langues et technologies à la Faculté d’éducation.

 


 

Raviver la passion malgré les obstacles

Kevin Domingue
Baccalauréat en sciences sociales avec mineure en anthropologie
Gee-Gees – Hockey masculin


En mars 2020, Kevin Domingue, ailier droit de l’équipe masculine de hockey des Gee-Gees, était fin prêt pour les championnats nationaux, à Halifax. Après une excellente saison, l’équipe avait le trophée dans sa mire. Mais la pandémie a frappé et le tournoi a été annulé.

La déception a été immense. « On nous a transmis la nouvelle dans la nuit précédant le premier match du tournoi, alors que l’équipe se trouvait à Halifax », raconte le hockeyeur.

En novembre 2020, alors qu’il poursuivait ses études à distance chez lui à Laval, au Québec, on lui a offert son tout premier contrat professionnel, avec les Oilers de Tulsa de l’East Coast Hockey League.

« J’ai tenté ma chance là-bas, mais ça n’a finalement pas fonctionné. Je suis donc revenu au Canada en février 2021. »

Pendant sa quarantaine au retour des États-Unis, il reçoit une invitation des Panthères de Nottingham, une équipe de l’Elite Ice Hockey League au Royaume-Uni, qui souhaite l’avoir en ses rangs  en vue d’un tournoi s’étirant sur cinq semaines. Il accepte le défi sans hésiter.
 

« Au hockey universitaire, nous jouons normalement 14 parties par trimestre. Là-bas, en cinq semaines, nous avons disputé 16 matchs et, pour finir, nous avons remporté le championnat! », explique l’athlète qui est, soit dit en passant, le meilleur buteur de l’histoire des Gee-Gees.
 

Malgré les obstacles qui se sont dressés devant lui, Kevin a su raviver sa passion. Plusieurs de ses coéquipiers ont dû abandonner pour diverses raisons. « Pour ma part, je suis content d’avoir persévéré. »

Diplôme en poche, Kevin se dirigera à nouveau vers le Royaume-Uni à l’automne 2021 afin d’évoluer avec les Panthères de Nottingham. L’équipe lui a offert un contrat en bonne et due forme pour la prochaine saison.