Un étudiant présente la roue rouge et noir du prototype de déambulateur hivernal conçu par son équipe lors de la Journée du design.
Prototype de la roue tout-terrain du déambulateur hivernal conçu par des étudiantes et étudiants en génie mécanique de l’Université d’Ottawa.
Quand les trottoirs et les rues se couvrent de neige ou de glace, chaque pas devient périlleux. Pour les personnes à mobilité réduite, se déplacer avec un déambulateur s’avère encore plus complexe lorsque le sel, la neige et la glace bloquent les roues ou réduisent le freinage. Pour résoudre ce problème, un utilisateur de déambulateur a sollicité l’aide d’une équipe étudiante en génie mécanique de l’Université d’Ottawa pour en concevoir une version adaptée aux conditions hivernales.

Présenté à la Journée du design, le prototype imaginé par l’équipe se distingue par son ingéniosité : un pneu tout-terrain muni de mini-balais, offrant une traction accrue et évitant les accumulations de neige et de sel dans les roues. L’ensemble procure sécurité et stabilité sur les surfaces glissantes.

Concevoir avec empathie : une ingénierie centrée sur l’humain

Avant de se lancer dans la conception, l’équipe a pris le temps d’écouter le client pour bien comprendre ses défis et besoins. « Nous avons observé attentivement la situation, posé beaucoup de questions ouvertes et accueilli les silences comme des occasions de réflexion », raconte Marie-Soleil Labelle, membre de l’équipe. Cette approche client permet aux projets étudiants d’avoir un impact percutant et de servir réellement les personnes avec des défis de mobilité.

Selon Marie-Soleil Labelle, le secret de leur réussite repose sur une collaboration authentique, nourrie par l’écoute, la flexibilité et le respect mutuel. « Notre contrat d’équipe nous a servi de repère tout au long du projet, en favorisant un environnement sain et humain », explique-t-elle, rappelant que cette dynamique leur a permis de grandir autant individuellement que collectivement. 

Marie-Soleil Labelle

« Notre contrat d’équipe nous a servi de repère tout au long du projet, en favorisant un environnement sain et humain. Cette dynamique nous a permis de grandir autant individuellement que collectivement. »

Marie-Soleil Labelle

— Étudiante à la Faculté de génie

S’appuyant sur leurs recherches sur les limites des déambulateurs existants, les étudiantes et étudiants ont d’abord conçu une simple bande de traction qui a rapidement évolué vers une refonte complète de la roue.

À l’aide des logiciels de conception assistée SolidWorks et Onshape, l’équipe a conçu un modèle tout-terrain plus robuste et durable, puis elle a eu recours à l’impression 3D pour la fabrication. De petits balais intégrés, inspirés des garde-boues des automobiles, empêchent la neige, l’eau et le sel de s’accumuler, assurant une utilisation fluide et sécuritaire en toute saison.

Un apprentissage collaboratif inspiré d’un cas réel

Pour la professeure Geneviève Dumond, ce type de projet illustre tout le potentiel de l’apprentissage par l’expérience de cas réels. Son rôle consistait à accompagner les étudiantes et étudiants dans le processus de conception lors de suivis hebdomadaires et au moyen de rétroactions constructives. « Nous leur donnons des jalons, mais pas de dates fixes. Ils apprennent à gérer leur temps, à être responsables et à rendre des livrables de qualité pour un vrai client – pas seulement pour une obtenir une note », explique-t-elle.

Geneviève Dumond

« Les étudiantes et étudiants apprennent à gérer leur temps, à être responsables et à rendre des livrables de qualité pour un vrai client – pas seulement pour une obtenir une note. »

Geneviève Dumond

— Professeure à la Faculté de Génie

Cette autonomie stimule la créativité et l’engagement. La professeure Dumond observe que « le fait d’être redevables à un vrai client les motive différemment et renforce leur sens des responsabilités ». Selon elle, l’impact de l’« expérience réelle » dépasse même le cadre académique : « C’est plus qu’un cours, dit-elle. C’est une expérience de vie dont les étudiantes et étudiants me parlent encore, plusieurs années plus tard. »

La Journée du design : une vitrine sur l’innovation étudiante

Au-delà des aspects techniques, les étudiantes et étudiants affirment avoir appris à conjuguer créativité, rigueur et empathie.

« C’est toujours un moment fort, confie la professeure Dumond. Les étudiantes et étudiants sont fiers de présenter leur prototype, et leurs relations avec leurs professeures et professeurs deviennent plus profondes que dans le cadre d’un cours magistral. »

Pour Marie-Soleil Labelle, cette expérience dépasse largement la dimension technique :

« J’ai réalisé que l’ingénierie, ce n’est pas seulement optimiser des performances. C’est aussi concevoir avec empathie, penser à l’utilisatrice ou l’utilisateur et viser des solutions durables et accessibles. C’est cette responsabilité sociale qui, à mes yeux, donne toute sa valeur à la profession. »

La Journée du design est un événement phare de la Faculté de génie de l’Université d’Ottawa qui rassemble la communauté étudiante, le corps professoral, les clientes et clients ainsi que les membres de l’industrie. Ouverte au public, cette vitrine met en lumière des projets issus de cours axés sur la clientèle. Des prix sont remis aux meilleures réalisations, mais c’est surtout la fierté du travail accompli qui émane de l’événement.