Par Mike Foster
Un groupe d’élèves autochtones de 11e année était présent sur le campus pour étudier la possibilité de faire une carrière universitaire impliquant le maniement de lasers, la conception de médicaments ou la recherche en science de l’environnement.
Cinq professeurs de l’Université d’Ottawa, avec leurs équipes de recherche, ont pris sous leur aile ces jeunes – toutes des filles – par petits groupes de deux ou trois, dans le cadre du Programme d’éducation en science et en génie Verna J. Kirkness, qui vise à accroître le nombre de diplômés d’origine autochtone en sciences et en génie au Canada.
La Chaire CRSNG pour les femmes en sciences et en génie pour l'Ontario, dont la titulaire est Catherine Mavriplis de l’Université d’Ottawa, commandite également ces visites de laboratoire.
Les jeunes visiteuses viennent par exemple de la Nation des Cris de Norway House, au Manitoba; de Wemindji, lylyuu Istchee, sur la rive orientale de la baie James dans le nord du Québec; de la région d’Ottawa; de Rama, Barrie et Waswanipi.
« Elles feront toutes sortes d’activités, qu’il s’agisse de compter des abeilles dans le parc de la Gatineau, de mesurer des piles solaires ou d’en apprendre davantage sur l’énergie renouvelable », explique Catherine Mavriplis. « Sur une note plus légère, elles passeront par l’atelier Makerspace, où elles apprendront, en compagnie de l’artiste autochtone Kelly Marsolais, à utiliser la technologie pour fabriquer des bijoux. En collaboration avec le Centre de ressources autochtones, nous voulons leur donner un aperçu de ce à quoi peuvent ressembler les études en sciences et en génie sur un campus universitaire. Nous espérons ainsi leur donner envie d’entreprendre des études postsecondaires. Par la même occasion, nous apprenons à découvrir leur communauté et leur culture. »
Manipuler des molécules pour diagnostiquer des maladies
Grace Salomonie, élève inuite du Nunavut, déplore que les jeunes autochtones reçoivent rarement une éducation postsecondaire.« Étudier les sciences est important pour moi et ma famille, parce que peu d’autochtones s’inscrivent à ce genre de programme. »
Grace a choisi, avec Tyra Moses et Kelsee Arthurson, de la Nation des Cris de Norway House, d’apprendre comment manipuler des molécules pour diagnostiquer des maladies et d’explorer la biochimie, sous la supervision d’Adam J. Shuhendler, professeur du Département de chimie et sciences biomoléculaires. Aidées par Zach Comeau, étudiant à la maîtrise en génie chimique, elles ont testé différents composés avec du papier tournesol dans le cadre de travaux visant à découvrir des biomarqueurs de la commotion cérébrale.
« Je suis très tentée par l’étude de la biologie », dit Grace. « Je ne réalisais pas à quel point la chimie m’intéressait avant de participer à ce programme. »
C’est la première fois que l’Université d’Ottawa reçoit des élèves autochtones dans le cadre de ce programme, créé en 2009 par Verna J. Kirkness, membre de la Nation des Cris de Fisher River.
« Comme notre peuple vise l’autosuffisance, il est important que l’expertise dans ces domaines soit disponible au sein de la communauté elle-même », dit-elle. « Les aînés participent au programme en inculquant les fondements culturels de la science, afin d’aider les jeunes à comprendre l’importance que celle-ci a toujours eue pour notre peuple. »
Vous pouvez appuyer les futures cohortes d’étudiantes dans ce programme et les autres initiatives qui encouragent les femmes à poursuivre une carrière en sciences et en génie, en faisant une contribution.