À l’occasion de la Semaine nationale de l’accessibilité, La Gazette s’est entretenue avec Marie-Claude Gagnon, agente principale des politiques d’accessibilité au Bureau des droits de la personne. Nous en avons profité pour démystifier le concept d’accessibilité et pour en apprendre davantage sur les normes en cours d’adoption au niveau postsecondaire.
Le Bureau des droits de la personne veille à ce que les personnes en situation de handicap jouissent véritablement d’un accès libre et sans entraves aux biens, services, installations, logements, communications, événements, emplois et espaces publics de l’Université. Le Bureau élabore les politiques, les pratiques et les procédures pour assurer la conformité avec la LAPHO, offre de l’information et des conseils afin de prévenir les incidents et gère le Comité consultatif uOaccessible.
Qu’est-ce que l’accessibilité pour les personnes en situation de handicap?
L’accessibilité est un droit de la personne, qui permet à tous ceux et celles qui vivent avec un handicap d’accéder aux mêmes droits, biens, services, installations, logements, communications, événements, emplois, espaces publics et informations que les autres, peu importe leurs handicaps.
Pour l’Université, il s’agit de contribuer à la création d’un milieu d’apprentissage, de vie et de travail où tout le monde peut trouver sa place, se sentir inclus et s’épanouir.
Quelle influence l’Université peut-elle avoir sur l’accessibilité de notre société?
L’accès sans entraves aux études postsecondaires bilingues offre une gamme de possibilités économiques, culturelles et sociales aux personnes en situation de handicap ainsi qu’à leur famille. Cet accès permet aussi d’accroître le bassin de candidatures et la diversité des talents à la disposition des industries d’ici et d’ailleurs. Une université accessible favorise l’ouverture, l’enrichissement du savoir et la représentativité en recherche, ce qui contribue au développement d’idées novatrices et à l’adoption de pratiques inclusives un peu partout.
Quels sont les défis d’accessibilité dans les universités?
En raison de leur structure de financement complexe, de la pluralité des options et lieux d’apprentissage et de la spécificité de leur mission d’éducation, les universités ont parfois du mal à interpréter et à mettre en application les normes d’accessibilité.
Quelles sont les prochaines avenues à surveiller?
De nouvelles normes d’accessibilité pour l’éducation postsecondaire sont en fin de processus d’adoption en Ontario. Ces normes clarifieront l’interprétation et l’application des normes existantes dans un contexte éducatif. Elles permettront de cultiver une synergie interministérielle et favoriseront la collaboration entre les ministères et les établissements d’enseignement. Une meilleure synergie permettra aux membres de la population étudiante en situation de handicap de trouver plus facilement les services dont ils ont besoin tout au long de leur parcours d’apprentissage, en décloisonnant les services pour éviter les ruptures. Les recommandations proposées incluent aussi des mesures pour inciter les établissements d’enseignement postsecondaire à adopter des méthodes de travail proactives et transparentes, et à prendre des décisions éclairées en matière d’accessibilité et de mesures d’accommodement.
Pouvez-vous nous donner des exemples de ces nouvelles normes?
- Les exigences scolaires essentielles de tous les programmes et de tous les cours sont publiées, et toutes les évaluations sont faites en fonction de ces exigences.
- Les outils utilisés pour les évaluations sont dans les plans de cours.
- Les étudiantes et étudiants ont le temps de se familiariser avec les outils d’accessibilité numériques avant de devoir les utiliser dans leur apprentissage.
- Lors de séminaires, symposiums, colloques et congrès faisant partie des programmes d’études, des mesures d’adaptation sont mises en place.
- Les programmes de financement comprennent des dispositions pour les étudiantes et étudiants en situation de handicap des cycles supérieurs.
- Un fonds commun pour l’accessibilité aux colloques
- Le financement de mesures de soutien à l’accessibilité (service d’interprétation , auxiliaires, etc.) permet aux étudiantes et étudiants en situation de handicap de s’investir dans des rôles de leadership au sein des instances dirigeantes et dans les activités parascolaires sur le campus.
Qui peut contribuer à rendre notre université plus accessible?
Tous nos gestes, choix et comportements ont un impact direct sur l’accessibilité à l’Université d’Ottawa. Comme le dit Joe Gerstandt, « Si vous n’incluez pas intentionnellement, délibérément et de manière proactive, vous exclurez involontairement ».
Posez-vous les questions suivantes :
- Quel pourcentage de votre budget est réservé à l’accessibilité?
- Tenez-vous compte de l’accessibilité dans vos achats? Vos communications?
- Comment évaluez-vous l’impact de vos décisions sur les personnes en situation de handicap?
- Comment les personnes en situation de handicap sont-elles incluses dans vos consultations? Vos recherches? Vos cours? Vos procédures? Vos planifications de projets?
- Votre personnel et vos bénévoles connaissent-ils leurs responsabilités légales en matière d’accessibilité? Savez-vous comment repérer, prévenir et éliminer les obstacles pour les personnes handicapées dans vos programmes et services?
Si vous n’avez pas la réponse, le Bureau des droits de la personne peut vous guider dans votre réflexion.
D’ailleurs, le Bureau est à la recherche d’une nouvelle représentante ou d’un nouveau représentant du personnel (idéalement membre du corps professoral) vivant avec un handicap pour se joindre au Comité consultatif uOaccessible. Ça vous intéresse? Envoyez-nous votre CV et votre lettre de présentation par courriel.