Ces conclusions sont tirées d’une nouvelle étude menée par l’Université Tulane, publiée dans Nature Geoscience, et corédigée par le professeur Glenn Milne du Département des sciences de la Terre et de l’environnement de l’Université d’Ottawa, avec des collègues de l’Université Memorial, de l’Université Maynooth et de l’Université de South Florida. Elles révèlent que les nappes glaciaires nord-américaines, en particulier les glaces laurentidiennes qui couvraient autrefois le Canada, ont joué un rôle de premier plan dans la montée planétaire du niveau de la mer il y a entre 9 000 et 7 000 ans, remettant en question l’hypothèse selon laquelle l’Antarctique en était le principal responsable.
Revoir l’histoire de la déglaciation
« Cette recherche montre que les travaux précédents ont considérablement sous-estimé la quantité de glace fondue provenant des glaces laurentidiennes durant cette période », affirme le professeur Milne. « Fait notable, nous avons découvert que cette fonte importante n’a pas perturbé les courants océaniques dans l’Atlantique Nord (c’est-à-dire le Gulf Stream). Cet aspect du système climatique est donc peut-être plus résilient qu’on ne le pensait. »
L’équipe a effectué des recherches de terrain dans le sud de la Louisiane, dans un paléoenvironnement où des sédiments de marais préservés ont été datés au carbone 14 pour reconstituer les changements passés de la hauteur des eaux. Ces nouvelles données ont été incluses dans une compilation mondiale de relevés du niveau de la mer.
Le professeur Milne a dirigé le volet de modélisation géophysique; il a utilisé des simulations informatiques complexes qu’il a lui-même conçues pour savoir quelles nappes glaciaires ont contribué à l’élévation du niveau de la mer observée à l’échelle mondiale.
« Cette recherche montre que les travaux précédents ont considérablement sous-estimé la quantité de glace fondue provenant des glaces laurentidiennes durant cette période »
Glenn Milne
— Professeur, Département des sciences de la Terre et de l’environnement de l’uOttawa
Étudier le passé pour comprendre l’avenir
Ces données sont vitales pour comprendre les effets du réchauffement climatique sur les nappes glaciaires et ce que cela signifie pour la montée du niveau de la mer dans le futur.
« Notre travail souligne la complexité du système climatique », ajoute le professeur Milne. « En obtenant de meilleures données et en précisant les modèles, nous continuons d’affiner notre compréhension de l’évolution de l’environnement terrestre et de ses éventuelles réactions aux changements climatiques causés par l’humain. »
L’étude, intitulée « Sea-level rise at the end of the last deglaciation dominated by North American ice sheets » (élévation du niveau de la mer à la fin de la dernière déglaciation due principalement aux nappes glaciaires nord-américaines), a été publiée dans Nature Geoscience le 9 octobre 2025.