Le noyau de l’esprit entrepreneurial du Canada : sa population étudiante

Par Guy Levesque

Vice-recteur associé, innovation, partenariats et entrepreneuriat, Cabinet du vice-recteur à la recherche et à l'innovation (CVRRI)

Guy Levesque
Entrepreneuriat
Recherche et innovation
Étudiants ou étudiantes
Des étudiants qui écoutent une présentation
Des étudiantes et étudiants de l'Université d'Ottawa participent à un atelier au Carrefour de l'entrepreneuriat (eHub) du Complexe STEM.
Le Canada doit cultiver l’esprit entrepreneurial. Il a besoin de plus d’entrepreneures et d’entrepreneurs.

Remarque : Cet article d’opinion a été initialement publié en anglais dans la rubrique Policy Briefings du Hill Times (21 octobre 2024).

Et si nous donnions un formidable élan à notre relève étudiante grâce à un éventail de compétences et de possibilités? Pas seulement pour leur permettre de démarrer un projet. Pas seulement pour commercialiser leurs idées ou leurs inventions. Pas seulement pour créer plus d’actifs de propriété intellectuelle canadiens. Pas seulement pour leur apprendre à collaborer au sein d’équipes diversifiées afin d’étudier et de régler des problèmes. Pas seulement pour créer un vaste réseau de figures du changement aux vues similaires. Pas seulement parce que se relever après un échec est l’une des plus importantes leçons de vie qui soient. Pas pour l’une de ces raisons, mais pour toutes ces raisons.

De nos jours, l’entrepreneuriat est sur toutes les lèvres. Inspirés par des acteurs comme Shopify et Fullscript, les étudiantes et étudiants universitaires ont pour l’entrepreneuriat un intérêt qui ne se dément pas, et leurs projets sont variés. Plus que jamais, les établissements postsecondaires ont l’occasion de former une nouvelle vague de jeunes leaders et de les aider à devenir la génération la plus entreprenante depuis un siècle. Or, le Canada doit adopter des stratégies concrètes qui favoriseront l’esprit et l’action entrepreneuriaux à long terme.

C’est ce que notre équipe à l’Université d’Ottawa – et l’Université elle-même, ainsi que d’autres établissements postsecondaires du pays – tente de faire. Notre #MissionEntrepreneuriat est en branle depuis une décennie, mais elle porte réellement ses fruits depuis les cinq dernières années. L’aspect le plus gratifiant – et de loin – du travail que j’accomplis en tant que vice-recteur associé, Innovation, partenariats et entrepreneuriat est de passer du temps avec des étudiantes et étudiants hautement motivés, impliqués et innovateurs dans différents contextes (marathons de programmation, concours de présentation, Labo d’idées, Labo de solutions), mais surtout dans le cadre de notre programme phare, le Garage Démarrage, et de ses « circuits ».

En cinq ans, le nombre d’étudiantes et d’étudiants qui ont bénéficié de notre appui est passé de 400 à 4 000. Et nous pouvons faire beaucoup plus. Il faut d’abord aller chercher l’« entrepreneuriat perdu », ces jeunes leaders que les initiatives d’entrepreneuriat traditionnelles ont historiquement mal servis, mal représentés et ignorés. C’est pourquoi, plus tôt cette année, les quatre établissements postsecondaires d’Ottawa ont formé avec 28 partenaires régionaux le réseau entrepreneurial Capital Entrepreneurship Connection.

Par l’intermédiaire du Garage Démarrage, l’équipe du Carrefour de l’entrepreneuriat de l’Université d’Ottawa a contribué ces 15 dernières années au lancement de plus de 150 entreprises, dont plusieurs ont connu du succès à l’échelle locale et internationale. Pensons à Noibu, qui fait partie du palmarès Fast 50 pour l’Amérique du Nord, à Sugar Coated Technologies, qui a participé à des programmes d’accélération internationaux, ou à Growcer et à Yellowbird Diagnostics Inc., des chefs de file dans les domaines de l’agriculture verticale durable et de l’imagerie diagnostique améliorée, respectivement. Nul doute, nos jeunes pousses étudiantes font parler d’elles.

Il y a à peine un an (en octobre 2023), la Banque de développement du Canada dévoilait que le pays comptait presque la moitié moins d’entrepreneures et d’entrepreneurs qu’auparavant. Or, selon le projet Global Entrepreneurship Monitor, la plus importante étude au monde sur l’entrepreneuriat, l’activité entrepreneuriale canadienne a bondi au cours des dix dernières années. Qu’est-ce qui cloche, alors? Sur le campus, nos étudiantes et étudiants manifestent un intérêt clair et grandissant pour l’entrepreneuriat et souhaitent ardemment appliquer leurs compétences dans divers contextes. Nous sommes prêts à les accompagner dans leur cheminement, peu importe comment elles et ils comptent exprimer leur sens entrepreneurial.

La productivité lamentable du Canada a fait l’objet de maintes critiques, et au cours des 30 dernières années, moult stratégies et initiatives ont été lancées (avec les meilleures intentions). Peut-être devrions-nous plutôt commencer par former une génération de leaders à l’esprit entrepreneurial bien aiguisé. Des leaders qui veulent faire bouger les choses. Qui abordent les problèmes d’un angle original. Qui veulent contribuer à l’avenir du Canada.

Chaque nouvelle cohorte qui s’intéresse à l’entrepreneuriat est plus ingénieuse que la précédente; nous devons donc offrir des programmes, des services, des stratégies et des incitatifs à la hauteur de leurs ambitions. Mais parfois, ce sont les actions modestes et simples qui ont la plus grande portée. Il faut également une vision à long terme, des investissements stables qui survivront aux cycles politiques… et de la patience, ce qui fait cruellement défaut de nos jours.

Notre #MissionEntrepreneuriat vise à offrir à toute étudiante et tout étudiant qui le souhaite la possibilité de se lancer en affaires pendant son passage à l’Université d’Ottawa. Inspirons les figures du changement de demain et donnons-leur les moyens de bâtir un Canada plus ambitieux, plus entrepreneurial. C’est ce que tâche de faire l’Université d’Ottawa.

Dans son rôle de vice-recteur associé, Guy Levesque dirige la #MissionInnovation de l’Université d’Ottawa, axée sur la création de partenariats transformateurs qui misent sur les forces d’acteurs locaux et internationaux de tous les domaines. Son équipe saisit toutes les occasions de renforcer les alliances et de stimuler l’innovation et l’entrepreneuriat sur les campus et dans toutes les disciplines de l’Université. M. Levesque commente régulièrement les dossiers touchant à l’innovation et aux partenariats et soutient ardemment l’innovation dans la région de la capitale nationale.