Des milliers d’étudiantes et étudiants ont afflué aux endroits désignés sur le campus pour obtenir de la nourriture gratuite. Croissants et fruits, caris épicés et shawarmas figurent parmi les aliments récupérés à la suite de conférences, cérémonies, événements et réunions se déroulant à l’Université d’Ottawa. Les comités d’organisation sont ravis de réduire le gaspillage alimentaire et de donner un coup de pouce aux étudiantes et étudiants, dont beaucoup vivent de l’insécurité alimentaire.
À ce jour, l’Université d’Ottawa compte plus de 4 550 inscriptions actives, le plus grand nombre parmi les dix universités qui ont adhéré au programme. En outre, elle a déclenché des alertes après au moins 121 événements, ce qui la place au deuxième rang. L’inscription permet de recevoir des alertes à son adresse de courriel de l’Université ou sur son téléphone (à condition d’avoir téléchargé l’application). Mais il faut agir vite, car les alertes expirent souvent dans les 15 minutes suivant leur déclenchement.
Par exemple, une alerte a été envoyée le 28 octobre, après le sommet Assiettes saines, un événement organisé à l’Université d’Ottawa pour lutter contre l’insécurité alimentaire. En quelques minutes, le Gee était sur place pour discuter avec les utilisatrices et utilisateurs de l’application.
Chanez Hannane, étudiante de quatrième année en sciences biomédicales, estime avoir répondu à une dizaine d’alertes dans la dernière année, pour faire des économies, mais aussi pour bien manger.
« Chaque fois que je reçois une alerte pendant que je suis sur le campus, j’essaie d’en profiter. Mais les restes disparaissent vite : si on ne se présente pas dans les deux premières minutes, il ne reste rien. »
Chanez se souvient avoir parcouru en planche à roulettes la distance entre l’EITI et le pavillon des Sciences sociales.
« Le point de rendez-vous était au 10e étage. Je suis arrivée en cinq minutes, et heureusement, il restait encore de la nourriture. »
Sa meilleure prise?
« Des événements de la FSS : il y avait des assiettes de lasagne, de poulet au beurre avec du riz, en plus d’un tas de sucreries et de fruits. C’était un repas cinq services! », s’exclame-t-elle.
Meaghan Jakobi, étudiante en troisième année de sciences biopharmaceutiques, raconte s’être fait recommander l’application Free Food l’année dernière en visitant la banque alimentaire.
« Je me suis inscrite le jour même et je m’en suis servie plusieurs fois l’an dernier, nous confie-t-elle. Le coût de la vie est très élevé ici. Je travaille beaucoup, mais je dois payer ma nourriture et mon loyer. À 20 ans, ce n’est pas facile de faire l’épicerie et de planifier ses repas avec un budget limité. Entre deux paies, je me retrouve souvent vraiment coincée. »
Meaghan se souvient avoir gravi dix étages à la course au pavillon des Sciences sociales.
« J’attendais l’ascenseur avec beaucoup de monde. Je savais qu’en attendant, je passerais en dessous de la table. Avec quelques autres personnes, j’ai couru dans l’escalier pour battre la foule de vitesse. J’ai dû arriver troisième. Ça a valu la peine. »
Sa meilleure récolte?
« La fois où il y avait un plateau de shawarma, de riz, de viandes et de houmous. Ça a fait un bon repas. Il y avait même des contenants. Je me suis servie, j’ai mangé, puis j’ai refait le plein. Il n’y avait pas beaucoup de monde. C’était un excellent repas, » se souvient-elle.
Abigaëlle Pinsonneault, étudiante de première année en littérature française et éducation, a répondu à une dizaine d’alertes Free Food. Dans son petit groupe, c’est presque devenu une tradition de se rendre aux lieux désignés dans les alertes reçues par téléphone.
« En plus, ce sont parfois des aliments sains, ce qui permet non seulement de faire des économies, mais aussi de diversifier notre alimentation », explique Abigaëlle. Elle dit avoir déjà pu en tirer un repas complet : « un plat chaud, des fruits et un dessert! ». Même si elle doit parfois se dépêcher en raison de « la forte concurrence », elle estime que Free Food Alert offre un bon coup de main. Elle prépare ses repas lorsque possible, mais quand l’alerte retentit, elle ne rate jamais une occasion d’en profiter.
Le corps professoral et le personnel peuvent s’inscrire comme donateurs de nourriture et envoyer des alertes à la fin de leurs événements sur le campus. L’Université d’Ottawa compte jusqu’à maintenant 98 personnes donatrices. Pour s’inscrire, on doit être membre de la population étudiante, du corps professoral ou du personnel et détenir une adresse courriel @uOttawa.ca.