Mobilisation contre la COVID-19 : une virologue de l’Université se joint à la force de frappe nationale pour contrer le coronavirus

Par Université d'Ottawa

Cabinet du vice-recteur à la recherche et à l'innovation, CVRRI

COVID-19
Marceline Côté
Marceline Côté reçoit une subvention de 415,000 $ pour contribuer à l’effort national de recherche d’un traitement contre le coronavirus (COVID-19).

A l’instar de cinq autres chercheurs de l’Université d’Ottawa, la professeure du Département de biochimie, microbiologie et immunologie de la Faculté de médecine est retenue pour participer au programme d’intervention de recherche rapide du gouvernement fédéral contre la maladie à coronavirus.

Mis en place en réponse à la crise de santé publique liée à la COVID-19, ce programme de 52,6 millions $ vise à soutenir une cinquantaine de chercheurs à travers le Canada, dont les travaux de recherche pourraient apporter des solutions concrètes pour faire face à cette pandémie.

« Je souhaite remercier nos chercheurs qui se mobilisent pour apporter des solutions rapides afin de contrer la crise du coronavirus », indique Sylvain Charbonneau, vice-recteur à la recherche. « L’Université d’Ottawa, à travers ses experts tels que Marceline Côté et son équipe joue un rôle clé dans la lutte contre la propagation de ce virus ».

Une virologue reconnue pour ses travaux sur le virus Ebola

Spécialiste des virus émergents tel que le virus Ebola ou le SRAS, la professeure Côté utilise la virologie moléculaire, la chimie biologique et la génétique pour identifier les protéines présentes dans les cellules qui jouent un rôle essentiel lors de l’infection et qui sont des cibles thérapeutiques potentielles.

« Nous cherchons à comprendre comment les virus émergents comme le virus Ebola, la fièvre lassa et les coronavirus entrent dans les cellules », explique la chercheuse en début de carrière. Afin de développer de nouveaux traitements antiviraux, les travaux du laboratoire de la professeure Côté visent donc à mieux comprendre comment cibler les mécanismes qui permettent aux virus de se frayer un passage jusqu’aux cellules et de s’y propager.

Stratégie de reconversion de traitements antiviraux

Trouver de manière urgente un traitement antiviral à la COVID-19 est donc le défi que Marceline Côté, la titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la virologie moléculaire et la thérapeutique antivirale, va s’attacher à relever avec la collaboration de deux autres équipes de chercheurs.

La stratégie de recherche de la virologue est basée sur la reconversion de traitements déjà testés, approuvés et utilisés chez des patients pour soigner d'autres maladies. Également appelée reprofilage des traitements, cette approche consiste à modifier des médicaments existants pour tester leur efficacité sur le nouveau virus. Cette stratégie pourrait être complétée par le dépistage de gènes associés aux mécanismes de pénétration d’un virus, permettant ainsi de parvenir plus rapidement à l’étape des essais cliniques en laboratoire et à l’élaboration des protocoles thérapeutiques humains.

« L'avantage de notre approche est que les molécules antivirales potentielles que nous testons sont déjà reconnues pour être sécuritaires, précise la chercheuse. « Ce qui accélérerait leur utilisation pour traiter la COVID-19 chez les patients ».

Une approche de recherche interdisciplinaire

Ce programme de recherche est conçu en collaboration avec le laboratoire du professeur Patrick Giguère, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en pharmacologie moléculaire et en recherche de nouveaux médicaments, à l’Université d’Ottawa, et celui du professeur Darwyn Kobasa, un spécialiste de la pathogenèse des virus respiratoires, affilié au Laboratoire National de Microbiologie de Winnipeg.

Ce projet interdisciplinaire dirigé par Marceline Côté répond à un défi majeur de notre époque, à savoir la fréquence accrue des pandémies virales. En associant l’identification des points de pénétration du virus dans les cellules, la reconversion de médicaments existants, le dépistage génétique et la phase de test in vivo, la stratégie de cette équipe de recherche accroit les probabilités de mise au point de solutions thérapeutiques qui répondent à cette urgence de santé publique.

Dans le contexte de cette crise, devoir assurer la poursuite et la coordination sécuritaire des travaux de recherche de son équipe de laboratoire tout en respectant les principes de distanciation sociale en vigueur, constitue un défi de taille auquel la chercheuse reconnait devoir faire face.

Cinq autres chercheurs, à savoir Marc-André Langlois et Ronald Labonté (Faculté de médecine); Kumanan Wilson (Faculté de médecine et l’Institut de recherche Bruyère); Maxim Berezovski (Faculté des sciences) et Patrick Fafard (Faculté des sciences sociales) ont également reçu des subventions du gouvernement du Canada dans le cadre de l’intervention rapide contre la COVID-19.