Les projets de recherche de l’axe Histoire couvrent diverses époques et s'intéressent à des communautés francophones à l’échelle de villes, comme Ottawa, de régions du Canada ou encore de l’ensemble du territoire nord-américain.

Des travaux portent sur l’histoire économique, militaire, sociale, religieuse et culturelle, notamment sur les mouvements migratoires des Canadiens français, l’évolution de la conscience historique des mouvements de jeunesse franco-canadiens, et la perception du Canada français dans la presse yiddish du Montréal de l’entre-deux-guerres.

Aperçu des projets en cours

Diversité, intégration et réconciliation : la conscience historique des mouvements de jeunesse francophones hors Québec devant le paradigme du postcolonialisme

Chercheur principal : Michel Bock

Financement : CRSH, 2018-2022

Résumé : Ce projet vise à analyser l’influence du paradigme du postcolonialisme sur l’évolution de la conscience historique des mouvements de jeunesse franco-canadiens (hors Québec). Depuis les années 1980, ces derniers posent un regard beaucoup plus critique qu’auparavant sur le passé de la francophonie canadienne. Pendant les années 1960 et 1970, alors que la « Révolution tranquille » battait son plein et que l’idéologie de la décolonisation gagnait les milieux nationalistes du Canada français, une partie de la jeunesse revendiquait une forme de réparation historique de la part de la majorité anglophone, lui reprochant d’avoir nié le statut de minorité nationale des francophones du Canada et de leur avoir imposé une forme de domination coloniale. Or, depuis les années 1980, les mouvements de jeunesse semblent parfois concevoir autrement l’expérience historique de la francophonie, laquelle aurait elle-même engendré une forme d’exclusion qu’il importe désormais de « réparer » en favorisant la « reconnaissance », voire l’intégration de groupes ethnoculturels marginalisés dont, en particulier, les peuples autochtones et les minorités francophones issues de pays en voie de développement. De collectivité dominée, voire colonisée, ayant subi une longue injustice historique, la francophonie canadienne, selon cette perspective radicalement différente, est souvent présentée, à l’heure actuelle, comme une collectivité dominante restée indifférente, historiquement, devant l’injustice subie par certains groupes ethnoculturels défavorisés, lorsqu’elle n’y a pas elle-même contribué. Le phénomène semble avoir conduit les mouvements de jeunesse à rompre plus ou moins profondément, selon le cas, avec les fondements traditionnels de l’identité de la francophonie. Il les a aussi poussés à entreprendre un nouveau type d’action politique reconnaissant le caractère multiculturel de la société canadienne et privilégiant le dialogue et la réconciliation avec les communautés autochtones et les minorités ethnoculturelles francophones, ainsi que leur inclusion dans le projet politico-identitaire de la francophonie canadienne.

L’image du Canada français dans la presse yiddish de Montréal au cours des années trente : deux minorités en quête de reconnaissance politique

Chercheur principal : Pierre Anctil

Résumé : Au cours de l’entre-deux-guerres, les immigrants juifs de Montréal observent la réalité canadienne et ils découvrent que la diversité culturelle et linguistique du pays s’incarne principalement dans le fait qu’il existe dans plusieurs régions une minorité nationale d’envergure composée de francophones de tradition catholique. Ce constat pousse les journalistes du quotidien de langue yiddish de Montréal, le Keneder Odler [L’Aigle canadien], à s’intéresser sérieusement au sort légal et politique des minorités canadiennes-françaises présentes surtout en Ontario, dans les Maritimes et dans l’Ouest canadien. L’étude en cours démontre que les éditoriaux publiés dans le Keneder Odler, au cours des années trente, font preuve de sympathie envers les minorités francophones du Canada, et défendent le point de vue que l’avancement des droits des Canadiens-français profiteraient à tous les groupes minoritaires au pays, dont au premier chef les Juifs récemment immigrés au pays.

Tabaret

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